Suicide : enquête sur France Télécom

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Une information judiciaire pour homicide involontaire a été ouverte pour la première fois.

Une information judiciaire pour "homicide involontaire" a été ouverte à la suite du suicide d'un salarié de France Télécom en août 2009, révèle Le Monde. C'est la première fois que la justice pénale engage des poursuites sur ce phénomène qui a fait, selon la direction de l'entreprise, 32 morts en 2008 et 2009 à France Télécom, plus selon les syndicats.

Le parquet de Besançon a lancé une enquête lundi à l'encontre de la SA France Télécom, en tant que personne morale, et le directeur de l'Unité Bourgogne-Franche-Comté de l'époque, pour "homicide involontaire par imprudence, inattention, négligence et manquement à une obligation de prudence".

Un rapport de l’IGAS

La décision suit les recommandations d’un rapport de l'Inspection générale des Affaires sociales (IGAS) estimant que le suicide d'un technicien de France Télécom était "en lien avec le travail", car la direction connaissait "l'existence d'un risque grave" et n'a "pas pris les mesures de prévention suffisantes".

Un salarié de Besançon

Nicolas G., un technicien de 28 ans, s'était suicidé dans la nuit du 10 au 11 août 2009 à son domicile. Le salarié avait laissé une lettre dans laquelle il mettait particulièrement en cause France Télécom. Il déclarait que son "job" le faisait souffrir. Sa direction l’avait muté d’un poste de technicien sans contact avec les clients à un poste de technicien commercial, sans qu’il puisse bénéficier de la formation nécessaire.

Un autre rapport de l’IGAS est très critique vis-à-vis de France Télécom, mais au niveau national cette fois. Les syndicats de l’entreprise espèrent qu’il débouchera sur un procès national.