SeaFrance : Sarkozy est "très préoccupé"

Nicolas Sarkozy a présidé dimanche une réunion interministérielle consacrée à SeaFrance, à la veille de la décision du tribunal de commerce.
Nicolas Sarkozy a présidé dimanche une réunion interministérielle consacrée à SeaFrance, à la veille de la décision du tribunal de commerce. © Reuters
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MS avec AFP et Reuters , modifié à
"Des solutions concrètes" pour les salariés ont été évoquées lors d’une réunion interministérielle.

L’audience de lundi sera décisive pour SeaFrance. A la veille d'une audience du tribunal de commerce de Paris qui devrait annoncer la liquidation définitive de la compagnie de ferries transmanche, le gouvernement s’est penché sur la situation de cette filiale de la SNCF, lors d’une réunion interministérielle présidée par Nicolas Sarkozy.

"Il s'agissait de faire un tour d'horizon des solutions possibles pour les salariés", a indiqué à l’issue de ce rendez-vous la ministre de l'Ecologie et des Transports Nathalie Kosciusko-Morizet. Elle a assuré que "le président est très préoccupé par l'avenir des 800 salariés de SeaFrance. Dès que la décision du tribunal de commerce sera rendue, le gouvernement réagira et communiquera avec comme préoccupation l'avenir de ces personnes".

La politique s'empare du dossier

Le dossier est devenu très politique en pleine campagne électorale. Lundi dernier, Nicolas Sarkozy était intervenu en faveur de la solution défendue par les syndicats de SeaFrance, dans le but de lui éviter la faillite. A quelques mois des élections présidentielles, le gouvernement entend éviter à tout prix la perte d'emploi à ces 800 salariés. Car avec un taux de chômage à son plus haut niveau depuis 12 ans (2,8 millions de personnes), les Français placent l'emploi au premier rang de leurs préoccupations.

La gauche et les centrales syndicales condamnent l'idée de Nicolas Sarkozy de demander aux salariés de sacrifier leurs indemnités, qu'elles voient comme cynique puisqu'à leurs yeux cette solution ne peut pas fonctionner.    

Le président avait alors demandé à la SNCF d'apporter son aide au projet de Scop (société coopérative ouvrière de production) porté par la CFDT. Et ce, via le versement d'indemnités de licenciement exceptionnelles aux salariés pour leur permettre de les réinjecter dans la coopérative. Mais le syndicat avait rejeté cette proposition de dernière minute.

Quoi qu’il en soit, le gouvernement a maintenu son idée avec la proposition de 60.000 euros d'indemnités par salarié, le rachat par la SNCF des bateaux, qui seraient ensuite reloués à la Scop, et une assurance que les créneaux d'accostage en Angleterre seront préservés, a précisé Nathalie Kosciusko-Morizet.   

La décision de justice prise lundi

Le tribunal de commerce de Paris doit réexaminer lundi le dossier, avec trois options : une liquidation judiciaire, une solution de reprise par les salariés avec une Société coopérative et de participation (Scop) ou l'arrivée d'éventuels investisseurs privés.

Un projet de la Scop est désavoué par la CFDT nationale. Car elle reproche à la CFDT SeaFrance "des pratiques frauduleuses" et le fait de ne pas avoir examiné l'offre de reprise Dreyfus-DFDS.

Lundi, les juges peuvent aussi ordonner un nouveau renvoi.