Roms: un an après, une politique critiquée

9.000 Roms auraient été expulsés en 2010.
9.000 Roms auraient été expulsés en 2010. © MAXPPP
  • Copié
Europe1.Fr avec Reuters , modifié à
Médecins du Monde dénonce une aggravation de la précarité des Roms en France.

A un an presque jour pour jour du discours de Nicolas Sarkozy à Grenoble, qui marquait le début d’une politique d’expulsion massive des Roms, l’ONG Médecins du Monde (MDM) publie un rapport critique sur les conséquences des expulsions.

En tout, sur 15.000 Roms présents en France, 9.000 auraient été expulsés en 2010, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. Les trois-quarts des 600 à 700 campements illicites auraient été démantelés. Depuis, dénonce MDM, "la pression et les intimidations policières se sont encore renforcées et les Roms sont devenus en quelque sorte des bouc-émissaires ‘autorisés’".

De nouvelles expulsions à venir

Et tout cela pour quoi ? Pour rien, répond l’ONG, qui affirme que le nombre de Roms n’a pas baissé en France depuis les expulsions. Car en tant que citoyens de l’Union européenne, ils sont à même de revenir librement dans l’Hexagone quand ils le souhaitent. Pour MDM, le gouvernement a présenté les Roms comme une "menace" afin, seulement, de gonfler ses statistiques de lutte contre l’immigration.

Médecins du Monde prévient qu’une nouvelle vague d’expulsions massives devrait avoir lieu pendant l’été.

Bidonvilles et squats

Cette politique à l’encontre des Roms a eu comme effet de considérablement dégrader leurs conditions de vie, alerte l’ONG.

Après le démantèlement des campements illicites, peu de solutions de relogement ont été proposées, et nombreux sont ceux qui ont rejoint bidonvilles, squats ou cabanes. Certaines familles ont parfois été délogées jusqu’à 9 fois en un an, déplore l’ONG. Ce qui a pour conséquence d’éloigner ces personnes des systèmes de soins, de l'accès aux vaccins et de favoriser le développement de maladies. D’autant plus que les logements de fortune occupés n’ont ni eau ni électricité, souligne l’organisation, ce qui engendre de séireux problèmes sanitaires.

Chez les Roms, la mortalité néonatale (0-1 mois) est 9 fois plus importante que la moyenne nationale, et la mortalité infantile (0-12 mois), 5 fois plus. Le nombre de cas de tuberculose est également bien plus élevé : en Seine-Saint-Denis, 2,5% des Roms ont été touchés en 2010, contre 0,03% de la population du département.