Retraite après 60 ans… pas pour tous

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Europe1.fr (avec reuters) , modifié à
Les régimes spéciaux ne seront pas concernés par le report de l’âge de départ à la retraite.

Tout le monde ne sera pas logé à la même enseigne. Dans un message interne envoyé aux salariés de la SNCF la semaine dernière et dévoilé mercredi par le quotidien Les Echos, où la direction affirme que la réforme en préparation ne concernera pas les cheminots.

"Il n'y aura ni modification de la réforme en cours du régime spécial, ni accélération de son calendrier. La réforme actuelle (mise en place en 2007, NDLR) suivra donc son cours jusqu'à son terme", souligne le document avant même que le report de l’âge du départ en retraite ne soit entériné.

En fait, la réforme des retraites en France qui va reporter l'âge légal de la retraite, actuellement à 60 ans, ne concernera pas seulement les employés de la SNCF mais l’ensemble des salariés des régimes spéciaux, a précisé mercredi le ministre du Travail Eric Woerth.

Respecter les engagements de 20007

Ces régimes concernent environ 500.000 actifs et 1,1 million de retraités à EDF, GDF, la RATP, la SNCF notamment. Une première réforme, adoptée laborieusement en 2007 après une vague de grèves, a porté la durée de cotisation pour une retraite à taux plein de 37,5 années à 40 ans d'ici 2012. Leurs salariés conserveront la possibilité de partir à 60 ans, comme le prévoyait la réforme de 2007, qui fixe l'échéance de 2018 pour une éventuelle nouvelle remise à plat du système, a dit Eric Woerth sur LCI.

"Ce que nous disons dans le document d'orientation, c'est que nous respecterons à la lettre les engagements qui ont été pris en 2007. La peinture est à peine fraîche, les régimes spéciaux ont été réformés et considérablement réformés", a-t-il affirmé.

La justification de Woerth

Eric Woerth s'exprimait à la veille d'une journée de grèves et de manifestations où est attendue une forte mobilisation des bastions syndicaux, notamment à la SNCF. Le ministre s'est montré plus évasif sur un éventuel alignement des règles régissant le secteur public, où le montant de la pension est calculé sur les six derniers mois, et le privé, où il dépend des 25 meilleures années.

"Il est logique qu'il n'y ait pas tout à fait le même système, parce que c'est pas le même métier, c'est pas la même chose. Quand on arrive pas à expliquer les différences, c'est là-dessus qu'on doit faire bouger les choses", a-t-il souligné.

Eric Woerth a par ailleurs cherché à rassurer les Français en soulignant que l'entrée en vigueur de la réforme se ferait petit à petit. "Toute réforme des retraites est progressive. On ne passe pas du blanc au noir", a-t-il assuré. Il laisse entendre aussi que les personnes ayant effectué des carrières longues conserveraient le droit de partir plus tôt. "On verra les conditions, mais on va bien continuer à prendre en compte le fait qu'on ait commencé plus tôt à travailler", a-t-il dit. Ce principe a déjà été adopté dans la précédente réforme de 2003 et a permis de nombreux départs anticipés.