RSA : passe d’armes entre Baroin et Hirsch

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avec Stéphane Grand , modifié à
L'ex haut commissaire aux Solidarités actives redoute une entourloupe du gouvernement.

L’ambiance était plutôt tendue rue La Boétie mercredi lors de la convention au siège de l’UMP sur la "justice sociale". Au menu des discussions, la proposition visant à faire travailler 5 heures par semaine certains bénéficiaires du RSA pour qu’il bénéficie pleinement de leurs indemnités. Un aménagement qui a suscité de vifs débats entre le père du dispositif, Martin Hirsch, et les représentants de la majorité et du gouvernement.

Le ministre du Budget François Baroin a accusé Martin Hirsch de dire "des sottises et des contre-vérités" concernant le financement du RSA. Le porte-parole du gouvernement l’a même menacé d’un rappel à l’ordre. Une mise en garde partagée par Jean-François Copé : "Je pense que François Baroin a raison", a tranché le secrétaire général du parti majoritaire. "On a vu, à l'occasion de cette convention, que certains procès d'intention faisaient pschitt", a-t-il lancé, reprenant la célèbre formule de Jacques Chirac.

"Il n'est pas propriétaire du dispositif"

Selon lui, "on ne peut pas mélanger ce qui relève de la polémique et la réalité des faits. Il n’est pas propriétaire du dispositif", a-t-il raillé. "Aujourd’hui, ce que nous préconisons après deux ans d’application, c’est quelques ajustements pour qu’on reste bien dans les droits et devoirs", a encore nuancé Jean-François Copé.

Mais Martin Hirsch ne s’est pas dégonflé. Présent à la convention UMP, l’ancien Haut-commissaire aux Solidarités actives dit redouter une manœuvre du gouvernement pour utiliser à d'autres fins l'excédent d'un milliard d'euros dégagé par le dispositif de financement du RSA.

"J'ai beaucoup d'estime pour François Baroin"

"D’habitude, on prend une réforme et on met moins d’argent que nécessaire. Là, on a mis tout l’argent nécessaire et je propose tout simplement que quand il y a un peu plus d’argent, on l’utilise pour des contrats de travail des gens qui sont au RSA et je pense que si on fait ça, tout le monde sera content", a plaidé Martin Hirsch.

Quant à la passe d’armes avec François Baroin, il a préféré balayer le sujet : "Je ne suis pas dans une question d’insultes, de sujets personnels … J’ai beaucoup d’estime pour François Baroin". Fermez le ban.