RER A : les explications de la RATP

Les 1,2 million de voyageurs quotidiens du RER A ne voient pas toujours le train s'arrêter à leur station.
Les 1,2 million de voyageurs quotidiens du RER A ne voient pas toujours le train s'arrêter à leur station. © MaxPPP
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avec Mélanie Taravant , modifié à
REACTION - Pour la RATP, les sauts de stations sont marginaux, et nécessaires.

La polémique. "On est chez les fous", s'indignait Jean-Paul Huchon, au sujet des dysfonctionnements du RER A dont certaines rames "zappent" des arrêts, selon les informations révélées lundi matin par Europe 1. Pour faire la lumière sur cette affaire, le président PS de la région Ile-de-France et du Syndicat des transports en Ile-de-France (STIF), va d'ailleurs recevoir dès mardi matin les dirigeants de la RATP, Pierre Mongin, et de la SNCF, Guillaume Pépy. Objectif : obtenir des "explications" sur les consignes données aux conducteurs sur cette ligne. La RATP a d'ores et déjà prévenu sur notre antenne qu'elle considérait ce phénomène comme marginal.

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Que se passe-t-il sur le RER A ? Selon les informations d'Europe1, les conducteurs évitent volontairement certains arrêts, sur ordre de leur direction. La raison ? Les horaires imposés par le STIF. Si les trains ne les respectent pas, la direction doit payer une amende. Dans le cas inverse, elle touche un "bonus régularité". D'où la tentation d’accélérer la cadence, au détriment des passagers qui voient passer des trains sous leur nez ou qui ne peuvent descendre là où ils le souhaitent.

La réponse de la RATP. "La ligne A, c'est 1,2 million de voyageurs par jour. Ce phénomène touche un à deux trains, pas tous les jours, dans une ou deux gares. C'est un cas très particulier qui arrive lors de retards importants", a répondu au micro d'Europe 1 Cyril Condé, directeur des lignes A et B du RER. "Ce sont des cas qui arrivent lorsque nous sommes dans une situation dégradée, en cas d'intervalles importants entre deux trains. Si aucune mesure n'est prise, ce serait encore pire pour un grand nombre de voyageurs", se défend-il.

En attendant la mise au point. "Aujourd'hui, les objectifs de régularité ne sont pas atteignables. La RATP essaie de les atteindre mais elle sait qu'elle ne peut pas", a pour sa part critiqué Philippe Touzet, délégué central SUD-RATP. Pour Jean-Paul Huchon, la principale obligation de la RATP, "c'est d'arriver à l'heure." Mais "c'est complètement stupide de la part de la direction de l'entreprise de donner des consignes comme ça", s'est-il énervé sur Europe 1. La réunion de mardi sera l'occasion, pou chaque partie, de donner sa version des faits.

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