Qui prescrira la pilule de 3e génération ?

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Charles Carrasco avec Ariane Lavrilleux , modifié à
SANTE - Cette prescription pourrait être limitée aux gynécologues et aux endocrinologues.

>> L'INFO. Elle pointe clairement "un emploi excessif". L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) envisage de restreindre la prescription des pilules 3e et 4e génération à des spécialistes -tels que des gynécologues ou des endocrinologues- afin de limiter leur utilisation. L'ANSM va lancer, au préalable, mercredi une concertation avec les partenaires de santé et le ministère de la Santé.

"Si notre mesure de mise en garde auprès des prescripteurs ne suffisait pas, il s'agirait de réserver les conditions de prescription et de délivrance (de ces pilules) pour en limiter l'utilisation, pour être sûr qu'elles ne soient utilisées qu'en second recours et la réserver à des spécialistes", a assuré Dominique Maraninchi, le directeur général de l'ANSM, qui précise que des mesures pourraient voir le jour dans le courant du printemps 2013.

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• Vers une utilisation restreinte ? Ces pilules ne seraient prescrites que lorsque les patientes ne "supporteraient pas ou auraient une contre-indication aux pilules de première ou deuxième génération", a préconisé le directeur général de l'ANSM. "C'est une mesure que nous pouvons appliquer rapidement mais qui suppose un pré-requis, de travailler avec les professionnels pour qu'il n'y ait pas de rupture d'accès" aux pilules, a-t-il souligné.

• Des alertes déjà lancées. Ce type de contraception inquiète la profession depuis plusieurs mois car ces pilules sont utilisées par 1,5 à 2 millions de femmes en France. L'agence du médicament a lancé plusieurs alertes dans le passé sur les risques "thrombo-emboliques" (l'altération des vaisseaux sanguins) de ces nouvelles pilules, préconisant qu'elles ne soient prescrites qu'en second recours. "Une mise en garde" a même été émise auprès de 80.000 professionnels pour qu'ils révisent à la baisse leurs prescriptions".

• Pour avoir des infos solides. L'Agence examine actuellement sa capacité à "mener une étude de pharmaco-épidémiologie pour mesurer l'impact de ces pilules sur la situation sanitaire française globale". "Etant donné qu'il y a probablement une surconsommation en France, est-ce que ce risque est spécialement majoré en France ? Si c'était le cas, cela amènerait à prendre des mesures plus radicales", a prévenu Dominique Maraninchi, le directeur général de l'ANSM.

• Où en sont les plaintes ? Ce dossier sanitaire a connu récemment un tournant judiciaire. Le pôle santé publique du tribunal de grande instance (TGI) de Paris est saisi de la plainte de Marion Larat, jeune femme de 25 ans handicapée à 65% depuis un AVC qu'elle impute à cette fameuse pilule de 3e génération. Selon ses avocats, les plaintes de trente autres femmes seraient déposées début janvier.

>>> A lire : Pilules : la justice se saisit du dossier