Quelles suites pour l'affaire Bourgi ?

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Fabienne Cosnay avec Pierre Rancé et agences , modifié à
Le parquet de Paris a ouvert mardi une enquête préliminaire pour entendre l'avocat qui accuse.

Les déclarations de Robert Bourgi accusant dans le JDD puis sur Europe 1 la présidence Chirac d'avoir été inondée d'argent occulte africain ont suscité une onde de choc et fait réagir l'ensemble de la classe politique. L'avocat franco-libanais se présente comme l'intermédiaire qui a transmis ces fonds notamment à Jacques Chirac et à Dominique de Villepin mais assure n'avoir "aucune preuve, aucune trace" de ses accusations. Que va-t-il se passer maintenant ? Europe 1.fr fait le point.

Une enquête préliminaire ouverte. Comme attendu, au vu de la gravité des accusations, le procureur de la République de Paris a décidé mardi d'ouvrir une enquête préliminaire afin de vérifier les déclarations de Robert Bourgi. L'avocat franco-libanais, qui a affirmé se tenir "à la disposition de la justice, va être entendu dans les prochains jours par la brigade financière. L'objectif étant d'essayer de recouper des témoignages et d'identifier des lieux, des dates, des noms ou des montants, pour vérifier les accusations de l'avocat et savoir si une ou plusieurs infractions (blanchiment, trafic de fonds, abus de biens sociaux ou/et infraction à la législation sur le financement des partis politiques et des campagnes électorales) ont été commises.

Et ensuite ? En fonction des éléments recueillis par la police, deux cas de figure se présenteront : l'enquête préliminaire permettra de poursuivre d'éventuels auteurs et complices, à commencer par Robert Bourgi lui-même et une information judiciaire pourra alors être ouverte. Ou l'enquête préliminaire établira que les faits sont prescrits, rendant impossible l'ouverture d'une procédure judiciaire.

Une enquête du barreau de Paris. L'Ordre des avocats de Paris a annoncé, lundi l'ouverture d'une enquête déontologique sur Robert Bourgi. "Afin d'être exactement informé sur la réalité des missions que Monsieur Robert Bourgi, avocat, déclare avoir accomplies, (le bâtonnier) a ordonné une mesure d'enquête déontologique, peut-on lire dans un communiqué. "Le bâtonnier rappelle que les principes qui gouvernent la profession d'avocat ne permettent en aucun cas de procéder aux actions telles que relatées dans la presse."

Une commission d'enquête parlementaire ? Les députés PS ont réclamé mardi une commission d'enquête parlementaire. Interrogé sur le sujet, le président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer a rappelé dimanche que justice et Parlement "ne peuvent pas être saisis en même temps". Car, selon le règlement de l'Assemblée, il ne peut y avoir de commission d'enquête lorsque "des poursuites judiciaires" sont en cours sur "des faits ayant motivé" la demande de création d'une commission.