Procès Erignac : Colonna est "le tireur"

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avec AFP , modifié à
Le n°2 de la Direction centrale du Renseignement intérieur a dit à la barre ses certitudes.

Il est celui qui a dirigé les services de police au moment de l’enquête sur l'assassinat du préfet Erignac. Frédéric Veaux, le numéro deux de la Direction centrale du Renseignement intérieur, est venu jeudi à la barre de la Cour d'assises spéciale de Paris pour dire sa conviction profonde : Yvan Colonna, jugé pour la troisième fois, est "le tireur" qui a abattu le 6 février 1998 à Ajaccio le préfet Erignac.

"C'est la certitude que je retiens du dossier"

"Pour moi, le tireur, c'est Yvan Colonna (…) C'est la certitude que je retiens du dossier, a-t-il martelé. "Il ne peut pas en être autrement". "S'il y a un complot contre Yvan Colonna, il faut qu'on m'explique lequel", a-t-il dit devant les magistrats professionnels qui jugent le berger de Cargèse. "Je n'ai toujours pas compris quel aurait été l'intérêt des enquêteurs de vouloir faire désigner à tout prix Yvan Colonna", a-t-il précisé.

Autre élément mis dans la balance par Frédéric Veaux : le témoignage de Didier Maranelli, lors de sa garde à vue en 1999. Celui qui s’est rétracté depuis semblait pourtant "complètement détendu" et "soulagé" quand il a parlé et "il a évoqué l'ensemble des membres du commando, dont Yvan Colonna". "On n'était pas dans une séance où on lui hurlait dessus, où on menaçait sa femme en disant qu'on allait mettre ses enfants à la DDASS", a assuré Frédéric Veaux.

Témoins contre témoins

Dans ce dossier, faute d’éléments matériels probants, l’accusation et la défense se livre une bataille acharnée, par témoins interposés. Il y a dix jours, Joseph Colombani, un haut-fonctionnaire corse, le principal témoin oculaire de l’assassinat, avait assuré ne pas reconnaître Yvan Colonna comme le tireur. Tous ces témoins ont cependant déjà été entendus lors des précédents procès qui ont tous abouti à la condamnation à perpétuité d’Yvan Colonna.