Primes en liquide : Claude Guéant entendu

© MAXPPP
  • Copié
et le service police-justice d'Europe 1 , modifié à
L’ex-ministre et Michel Gaudin ont été entendus mardi. Leur garde à vue a été levée dans la soirée.

Il a été entendu pendant près de 15 heures. Claude Guéant a été relâché dans la soirée, après sa garde à vue, dans le cadre d’une enquête pour détournement de fonds publics. L'ancien ministre de l'Intérieur ainsi que Michel Gaudin, l'ex-directeur général de la police et membre du premier cercle de Nicolas Sarkozy, étaient entendus depuis mardi matin sur l'affaire des "primes". Ces frais d’enquête et de surveillance, normalement destinés aux policiers, mais attribuées en réalité aux directeurs de cabinet des ministères, soit Claude Guéant entre 2002 et 2004. Les deux hommes ont été relâchés tour à tour dans la soirée. C'est la première fois en France que deux anciens responsables de la police de ce niveau sont entendus sous le régime de la garde à vue.

Les faits. Dans cette affaire, tout commence par une perquisition menée en février au domicile de Claude Guéant. Les policiers trouvent alors des traces de "nombreux et conséquents paiements de factures en liquide". Des achats d'appareils ménagers pour un montant compris entre 20 et 25.000 euros. L'ex-pensionnaire de la place Beauvau assure que cet argent correspond aux primes en liquide lors de ses passages au ministère de l'Intérieur, entre 2002 et 2004. Problème : cette pratique est censée avoir été interdite en 2002, sous le gouvernement Jospin. Une enquête préliminaire a donc été ouverte en juin 2012 par le parquet de Paris pour déterminer si cet argent provient, ou pas, du ministère.

>> A lire - Une enquête sur les primes de Guéant

13.05 Guéant 930x620

© Capture écran TF1

Qu'avait conclu l'enquête ? Rendues publiques le 10 juin, les enquêtes de l'IGA et de l'IGPN indiquaient que les primes de cabinet ont bien perduré au sein de la place Beauvau, et ce jusqu'en 2004. Le montant de ces primes ? 10.000 euros mensuels, remis au directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur, soit Claude Guéant. Sauf que ces sommes ne lui étaient pas destinées. Elles devaient en effet être utilisées pour un système de "gratifications", notamment pour les policiers en charge de la protection du ministre Sarkozy. L'enquête révèle donc une pratique illicite et l'opacité des frais de Police.

>> A lire - Primes de Guéant : sur quoi porte l'enquête ?

Sur quoi vont-ils être entendus ? C'est sur ce point que les enquêteurs de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales souhaitent interroger les deux hommes. Claude Guéant est entendu en tant qu'ancien directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, qui était à l'époque, ministre de l'Intérieur. Claude Guéant va être questionné sur les quelque 10.000 euros mensuels de primes non déclarées qu'il aurait perçues entre 2002 et 2004, lorsqu'il dirigeait le cabinet de Nicolas Sarkozy place Beauvau.

>> A lire - Claude Guéant et l'imbroglio des primes

gueant sarkozy

© Reuters

Autre homme du premier cercle, le préfet Michel Gaudin était directeur général de la police nationale (DGPN). Il était donc en charge des fonds d'enquête, dont les policiers cherchent à déterminer s'ils ont été détournés. Selon une source proche du dossier, deux autres anciens membres du cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère de l'Intérieur ont également touché des primes sur le même modèle.

&&&, sur le même sujet

ZOOM - Primes de Guéant : sur quoi porte l'enquête ?

L'INFO - Une enquête sur les primes de Guéant

DÉCRYPTAGE - Claude Guéant et l'imbroglio des primes