Perquisition chez la juge Prévost-Desprez

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avec Pierre Rancé et agences , modifié à
Cette procédure intervient dans le cadre d'une enquête pour "violation du secret professionnel".

Une perquisition a été menée mercredi matin au domicile parisien de la juge Isabelle Prévost-Desprez. Cette dernière est visée par une information judiciaire pour "violation du secret professionnel" instruite à Bordeaux en marge de l'affaire Bettencourt. 

La perquisition a été conduite par les enquêteurs de l'IGS, "la police des polices", accompagnés d'un juge d'instruction de Bordeaux, en charge de l'affaire. Ce dernier cherche à savoir comment, et pourquoi, l'enquête que menait en octobre dernier la magistrate sur l'affaire Bettencourt, a pu se retrouver dans les journaux quasiment en temps réel.

Pour prouver son innocence, la juge a remis aux policiers le téléphone portable et la puce qu'elle utilisait au moment des faits qui lui sont reprochés. Tout en faisant remarquer que cette perquisition intervenait juste après les menaces de Michel Mercier, le garde des sceaux, de sanctions devant le Conseil supérieur de la magistrature.

"Isabelle Prévost-Desprez n'a rien à cacher"

L'avocat d'Isabelle Prévost-Desprez, Me Léon Lev Forster, a regretté cette perquisition. "En tout état de cause, Mme Prévost-Desprez n'a rien à cacher et si on avait demandé qu'elle apporte ce que l'on souhaitait, elle l'aurait apporté sans difficulté", a ajouté Me Forster, regrettant ce qu'il estime comme une "marque de suspicion" et soulignant que sa cliente est "en l'état simple témoin".

Le dossier vise notamment des communications qu'auraient eues, avec un journaliste, la juge qui instruisait une affaire d'abus de faiblesse supposé contre Liliane Bettencourt. La juge de Nanterre Isabelle Prévost-Desprez entretient des relations notoirement exécrables avec le procureur de ce tribunal, Philippe Courroye, lui-même mis en examen pour avoir tenté d'identifier la source de journalistes du Monde dans l'affaire Bettencourt.

Les juges bordelais reprennent l’enquête à zéro

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Bordeaux avait annulé en mai les pièces saisies l'an dernier par le parquet de Nanterre dans une procédure pour violation du secret professionnel visant la juge Prévost-Deprez. Les juges bordelais reprennent donc l'enquête depuis le début, ce qui explique la perquisition de mercredi.

Isabelle Prévost-Desprez est également menacée d'une procédure disciplinaire pour avoir tenu des propos mettant en cause Nicolas Sarkozy. Dans le livre "Sarko m'a tuer" (Stock), elle fait état de deux témoins ayant parlé, hors procès verbal, de remises d'espèces à Nicolas Sarkozy par l'entourage de la milliardaire. L'un de ces témoins avait réfuté avoir tenu de tels propos.