Des "nuisances". La polémique rappelle celle qui a touché la ville d'Angoulême avant Noël. L'association écologiste des Pyrénées-Orientales Frene 66, la branche locale de France Nature Environnement, dénonce lundi la disparition récente de la plupart des bancs publics de la ville, accusés de favoriser les réunions de SDF. L'adjoint au maire Jean-Marc Pujol (UMP) en charge de l'urbanisme et de l'aménagement, Pierre Parrat, récuse tout systématisme, revendiquant seulement la volonté de "modifier des aménagements pouvant générer des nuisances".
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"Il y avait déjà peu de bancs à Perpignan, mais au cours du dernier mois, ce sont plusieurs dizaines de places qui ont été supprimées nuitamment", assure pour sa part le président de l'association écologiste, Marc Maillet. Il relève que dans un cas au moins, les habitants d'un immeuble s'étaient plaints de voir des marginaux ou des SDF se regrouper et s'installer sur le banc de l'ex-jardin Bausil, mais souligne-t-il, "si on ne voit plus les pauvres, cela ne voudra pas dire qu'il n'y a plus de pauvreté".
Des plaintes de riverains. Pierre Parrat reconnaît que la municipalité "a supprimé cinq ou six bancs sur les allées Bausil car les associations de riverains dénonçaient des nuisances nocturnes venant de toutes sortes de gens et pas seulement de SDF". Il assure que la mairie "remplacera sans doute certains des bancs de quatre places supprimés par des bancs à une place où on peut se reposer dans la journée mais qui n'incitent pas à s'entasser ou se vautrer".
Les écologistes ironisent. L'association Frene 66 proteste de, son côté, contre les quelques exemplaires déjà réalisés de ces "sièges pour culs pointus" et dénonce plus largement "le modelage de la ville pour la bagnole et la mercantilisation de l'espace avec l'envahissement des places par les terrasses de restaurant", pratiqués selon elle à Perpignan depuis Jean-Paul Alduy (le prédécesseur de Jean-Marc Pujol, UMP puis UDI). "Les bancs publics, c'était sans doute trop subversif et surtout gratuit", souligne Frene 66 sur le site de l'association, en invoquant Georges Brassens, dont les "Amoureux des bancs publics" se bécotaient "en s'foutant pas mal du r'gard oblique des passants honnêtes".