PIP : les organismes de contrôle visés

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avec Reuters

Le procès des ex-cadres de PIP, société qui est au cœur d'un scandale mondial d'implants mammaires frelatés, a tourné mardi à l'affrontement entre les différentes parties. L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et l'organisme certificateur allemand TÜV Rheinland, qui ont tous deux le statut de victimes, ont rejeté les accusations de "graves négligences" lancées par les porteuses d'implants qui leur reprochent de n'avoir pas découvert la fraude de Poly Implant prothèse dans l'utilisation d'un gel non conforme.

"Il n'y a rien dans le dossier qui puisse laisser supposer que l'agence ait pu se rendre complice de tromperie ou d'escroquerie", a assuré l'avocate de l'ANSM, Nathalie Schmelck. Les inspecteurs n'ont découvert qu'en 2010 la vaste fraude pratiquée par la firme de la Seyne-sur-Mer (Var), dix ans après une première inspection qui n'avait pas décelé le "gel maison".  "Il y a à peu près 12.000 dispositifs médicaux distribués en France, que doit surveiller l'agence. Elle n'intervient donc que si elle est destinataire d'alertes", souligne Nathalie Schmelck. Cette alerte est venue en 2009 par le biais de chirurgiens confrontés à un taux de rupture anormal des implants PIP et a entraîné une confrontation avec les responsables de PIP.

Six distributeurs de prothèses PIP viennent par ailleurs d'obtenir la saisie des comptes bancaires du certificateur TUV à hauteur de 900.000 euros, selon une information du Figaro. Les comptes bancaires de TUV France (à la Société générale de Strasbourg) ont été bloqués à hauteur de 900.000 euros, selon le quotidien. En cas de condamnation, cette somme bloquée sera versée aux six distributeurs, par ailleurs parties civiles au procès en cours à Marseille.