PIP : Mas assume la supercherie

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avec AFP , modifié à
Le fondateur de la société a reconnu en octobre avoir produit un gel de silicone non homologué.

Le fondateur de la société de prothèses mammaires PIP, Jean-Claude Mas, a assumé devant les enquêteurs, sans aucun regret apparent, avoir produit un gel de silicone non homologué, issu d'une formule de sa production et dissimulé à l'organisme certificateur.

"Je le savais, que ce gel n'était pas homologué, mais je l'ai sciemment fait car le gel PIP était moins cher, et rapport qualité-prix, c'était moins cher et de bien meilleure qualité", a expliqué Jean-Claude Mas en octobre aux gendarmes marseillais, selon un PV de garde à vue. "Je l'ai toujours su", dit-il encore quand on lui fait remarquer que ces produits n'étaient pas conformes à la norme.

Le fondateur de PIP explique que "dès 1993", soit deux ans seulement après la création de la société, il "donne l'ordre de dissimuler la vérité" à l'organisme certificateur allemand TÜV, des années avant la mise sur le marché des implants aujourd'hui incriminés. "C'était de la routine, je donne l'ordre de dissimuler tous documents ayant trait au gel PIP non homologué, et concernant les containers, les employés se débrouillaient pour les faire disparaître", explique-t-il.

PIP avise TÜV des modifications de packaging par exemple. Mais pas de celles concernant le gel: "car il n'est pas concerné, vu qu'il n'existe pas: il n'a pas une existence légale..." Ce gel PIP ? "Une base de formulation du Dr (Henri) Arion (chirurgien varois que Jean-Claude Mas rencontre dans les années 80, ndlr), que j'ai améliorée en changeant les températures, les pourcentages (de produits introduits), afin de rendre le produit plus cohésif." Une formule non brevetée, "car ça ne sert à rien", ajoute Jean-Claude Mas.