Nucléaire : le rapport qui tombe à pic

Une étude commandée mi-novembre  par Éric Besson écarte toute fermeture de centrale nucléaire.
Une étude commandée mi-novembre par Éric Besson écarte toute fermeture de centrale nucléaire. © MAXPPP
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avec AFP
Une étude commandée mi-novembre  par Éric Besson écarte toute fermeture de centrale nucléaire.

Le rapport avait été commandé à l'automne, après la catastrophe de Fukushima. La commission d'experts, appelée "Energies 2050", a remis ses conclusions lundi au ministre de l'Energie Eric Besson. Il vise à orienter la révision de la politique énergétique de la France. En cette période électorale, ce rapport tombe donc à point nommé pour le gouvernement alors que François Hollande a promis de fermer un tiers des centrales.

Les experts appellent, en effet, à ne pas fermer prématurément de réacteurs et à prolonger la durée de vie du parc nucléaire français, confortant ainsi le gouvernement qui a déjà commencé à prendre des décisions en ce sens. Dimanche, sur Europe 1, Eric Besson avait plaidé pour le prolongement de la durée de vie des centrales.

"Interdiction de toute fermeture administrative d'une centrale"

Le rapport de la commission dresse un tableau alarmant des conséquences d'une réduction de la part de l'atome dans la production d'électricité de 75 à 50% vers 2030, telle que le prônent le PS et les Verts.

La France doit "s'interdire toute fermeture administrative d'une centrale nucléaire" qui n'aurait pas été décidée pour des raisons de sûreté, a conclu ce groupe d'experts. Il a en outre estimé que des fermetures prématurées feraient grimper les prix de l'électricité et les émissions de CO2. 150. 000 emplois pourraient aussi être détruits.

Construire "un petit nombre d'EPR"

La commission recommande au contraire de faire fonctionner les centrales nucléaires existantes au-delà de 40 ans et de construire un "petit nombre d'EPR" pour préparer la fermeture progressive des réacteurs les plus anciens.

"Dans tous les scénarios, prolonger la durée de vie des centrales actuelles, c'est ce qui reste le moins cher", a résumé le professeur d'économie Jacques Percebois, président de la commission.

Les écologistes furieux

Ces annonces ont soulevé de vives critiques chez les écologistes. Greenpeace a trouvé "malhonnête de faire croire aux Français que l'option nucléaire serait la moins chère". Pour la candidate à la présidentielle Eva Joly, allonger la durée des centrales reviendrait à "changer le moteur d'une voiture épave plutôt que d'acheter une voiture moderne qui pollue moins".