Norbert Dentressangle se défend

La direction du groupe Norbert Dentressangle, soupçonnée de travail illégal, se défend.
La direction du groupe Norbert Dentressangle, soupçonnée de travail illégal, se défend. © MAXPPP
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avec Pascal Berthelot
La direction de l'entreprise de transport, soupçonnée de travail dissimulé, assure être dans la légalité.

Le géant du transport routier contre-attaque. Le groupe français Norbert Dentressangle, soupçonné de travail illégal, s'est défendu jeudi au micro d'Europe 1. L'entreprise, visée par quatre perquisitions mercredi, aurait embauché des chauffeurs d'Europe de l'Est et du Portugal, avec des salaires beaucoup plus bas que ceux de leurs collègues français.

Un fait que reconnaît la direction, qui admet employer des centaines de chauffeurs routiers roumains ou polonais, pour des salaires 2,5 fois moins élevés que ceux des Français. Mais pour Hervé Montjotin, directeur général de la direction transport du groupe, cela est tout à fait légal.

Le droit européen mis en avant

"Le sujet n'est pas de savoir s'ils respectent le droit français : ils relèvent du droit social polonais ou roumain", assure-t-il à Europe 1, estimant qu'"en matière de réglementation sociale transports, cela relève du droit européen". "De la même façon qu'un conducteur français qui irait faire de l'international en Pologne ne relèverait pas de la législation polonaise".

Interrogé sur le fait que les chauffeurs étrangers seraient acheminés en bus vers la France, Hervé Montjotin se montre toutefois plus hésitant. "Ils viennent en véhicule léger de temps en temps, pas tout le temps", indique-t-il, expliquant que "nos équipes opérationnelles peuvent être amenées à gérer ça comme ça, mais dans le respect de la réglementation sociale européenne".

Trajet à l'étranger ou livraison en France ?

C'est précisément sur ce point que repose l'enquête. Norbert Dentressangle a le droit de faire venir des conducteurs de Pologne pour prendre leur service en France, seulement si le camion traverse une frontière pendant son trajet. En clair, il faut qu'il y ait une livraison à l'étranger. 

En revanche, l'entreprise est dans l'illégalité si le camion reste en France, ce que les enquêteurs cherchent à vérifier pour savoir si les chauffeurs étrangers font du tort à leurs collègues français.