Montpellier panse ses plaies

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Géraldine Ruiz avec et AFP
INTEMPÉRIES - Après la levée des alertes météo, l'Hérault constate et chiffre les dégâts des inondations.

"On a jamais vu ça". Une phrase répétée en boucle par les habitants de Saint-Pargoire, petite commune située à une trentaine de kilomètres à l'ouest de Montpellier. Il y a deux jours, la pluie a provoqué un véritable torrent, si violent que le bitume en a été arraché. "Le goudron est parti, des grosses plaques de deux mètres sur trois ont avancé de dix mètres", raconte Frédéric, un habitant.

Les maisons ont également été saccagées. Robert a perdu toutes les affaires de sa familles, stockées dans son garage. "Il y avait 1,51 mètre d'eau, tout a été noyé", déplore-t-il. Devant ce gâchis, des habitants s’énervent, à l'image de Laurence, qui espère que cet épisode servira de leçon. "Il faut que les élus arrêtent de construire des lotissements et des maisons sur des terrains inondables", réclame-t-elle.

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"Plusieurs millions de dégâts". Des dégradations importantes, et une facture estimée à sept chiffres, au minimum. "Dans la mesure où les intempéries ont touché une zone urbaine comme Montpellier, il faut s'attendre à plusieurs millions d'euros de dégâts", a indiqué un haut gradé de la sécurité civile, évoquant des "voies de chemin de fer souillées, des installations électriques endommagées, ou le stade de La Mosson inondé".

Le stade de la Mosson, le 30 septembre.

100.000 appels reçus. Les précipitations de lundi ont entraîné des inondations qui ont contraint quelque 4.000 personnes à passer la nuit loin de chez elles, dont environ 2.000 dans des gares, au Zénith de Montpellier, ou encore dans des établissements scolaires. Au total, un millier d'élèves y ont dormi, selon le ministère de l’Éducation nationale. Les services de secours ont reçu près de 100.000 appels, selon le ministère de l'Intérieur.

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Les agriculteurs en appellent à la solidarité nationale. Quelque 200 agriculteurs et viticulteurs de l'Hérault ayant subi d'importants dégâts sur leurs cultures et exploitations en ont appelé à la solidarité nationale pour réclamer des aménagements de charge. Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a fait savoir que ses services procédaient à une "première évaluation des dégâts". Il a promis que "les pertes seront indemnisées si les dommages impactent la récolte 2015 ou les suivantes".

État de catastrophe naturelle. Cet épisode pluvieux est inédit dans l'Hérault : selon Météo France, un record de précipitations a été établi. Au total, quelque 300 mm de précipitations - soit 300 litres par mètre carré - se sont abattues sur le chef-lieu de l'Hérault, l'équivalent de quatre mois de précipitation, selon Le Figaro.

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, sur place mardi, a annoncé que le décret de catastrophe naturelle, qui devrait concerner une soixantaine de communes de l'Hérault et du Gard, sera présenté la semaine prochaine lors du conseil des ministres.