Médecins cherchent solidarité en ligne

© capture d'écran de la page Facebook
  • Copié
Sophie Amsili , modifié à
En ce premier jour de grève, Europe1.fr a pris la température sur les réseaux sociaux.

Les messages pleuvent sur la page Facebook du mouvement "Les médecins ne sont pas des pigeons". Alors que les chirurgiens et les internes se mettent en grève à partir de lundi, chaque événement est relayé, commenté, débattu par les praticiens sur les réseaux sociaux.

>> A LIRE AUSSI :Les blouses blanches en colère

"Tout le travail de l'UFML [Union française pour une médecine libre, association créée à partir de la page Facebook, ndlr] est en train aboutir ce jour : toutes ces nuits blanches depuis plus d'1 mois, ces échanges!!!! Le mouvement nous a tous réunis", se félicite une des membres du groupe.

"Comment en sommes nous arrivés là ?"

En haut de la page Facebook , comme sur le profil Twitter, un oiseau veille, stéthoscope autour du cou, une paire de ciseaux brandie dans une main, un bistouri dans l'autre. Son air est déterminé : non, malgré son bec et ses trois plumes sur le crâne, il n'est pas un pigeon. Le mouvement des médecins s'est trouvé cette mascotte pour illustrer la page qui l'a vu naître et à qui ils doivent beaucoup : le réseau social en ligne a en effet permis de lancer le mouvement mais aussi de fédérer une profession très diversifiée. Généralistes à la campagne, chirurgiens libéraux, internes dans les hôpitaux publics… leurs conditions de vie et de travail sont bien différentes, et leurs revendications nombreuses. Mais ils partagent une colère et un ras-le-bol qu'ils laissent éclater sur la Toile.

"Ce mouvement m'aura permis de me poser la question : mais comment en sommes nous arrivés là ?" écrit un membre du groupe. "À un tel niveau de soumission, d'acceptation de la détérioration constante de notre qualité de vie professionnelle pour certains et de vie globalement pour la masse des MG [médecins généralistes] ?"

Bandeau Pigeons médecins FB 460x140

"Certains ne veulent pas entendre nos arguments"

Surtout, les médecins en colère veillent à être compris. Vaste tâche, estime un membre : "On essaie sincèrement d'expliquer ce pourquoi on ne peut accepter cet avenant 8 [sur les dépassements d'honoraires, ndlr] mais certains (…) ne VEULENT pas entendre nos arguments... Et continuent de nous traî ner dans la boue (…) Mais il faut malgré tout continuer à expliquez sans se lasser." Les commentaires des lecteurs sur les sites d'information suscitent à leur tour des réactions des médecins mobilisés : "Je lis les commentaires de l'article et j'ai envie de pleurer. Autant d'études pour en arriver là. C'est juste désolant", écrit un membre sur la page.

Les interventions des représentants du mouvement dans les médias sont suivies de près. Mais aussi celles de la ministre de la Santé, bête noire du mouvement : "Marisol tendue et pas @ l'aise sur itele", écrit l'un des médecins "pigeons". "Elle est prête à tout sauf à écouter les médecins", lui répond un autre. La chronique de Guy Birenbaum sur Europe 1 est, quant à elle, saluée : "Merci pour cette analyse pertinente de notre mouvement. Les journalistes commencent à comprendre la portée de notre action. Ce matin, sur LCI et FR2, une bonne écoute aussi. Mobilisation générale"

Pour Guy Birenbaum, désormais, c'est d'abord sur l'Internet qu'on se mobilise :

Transformer les soutiens en ligne en mobilisation dans la rue

Sur Twitter aussi, les médecins pigeons sont actifs. Des noms d'oiseaux fusent parfois, mais aussi les soutiens, comme celui de cet internaute qui se dit professeur :

L'enjeu est maintenant de transformer le mouvement sur la Toile en vraie mobilisation dans la rue. Et le groupe Facebook le sait bien : "TOUS A LA MANIF DES INTERNES DEMAIN LUNDI 12 A 14 h à MONTPARNASSE !!!, enjoint le créateur  du groupe. SOYONS CREDIBLES, SOYONS NOMBREUX ! AUTANT QUE FB !!!"