Manger va coûter (encore) plus cher

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avec Pascal Berthelot , modifié à
Face à l'envolée du prix des matières premières, le prix des aliments va de nouveau augmenter.

Les semaines se suivent et se ressemblent à la Bourse de Chicago. La place boursière de référence pour les matières premières alimentaires ne cesse de s'enflammer, à cause notamment de la sécheresse qui frappe les Etats-Unis, la pire depuis vingt cinq ans. Lundi, le maïs a atteint de nouveaux records, tandis que le soja et le blé sont eux aussi en forte hausse.

Cela ne devrait pas passer inaperçu dans nos porte-monnaie. C'est aujourd'hui une certitude, se nourrir va coûter, encore, plus cher. A commencer par les aliments de base. Le prix de la baguette, par exemple, devrait augmenter de quelques centimes - trois ou quatre maximum - d'ici le mois de septembre. La faute à une envolée des prix du blé et du maïs, qui ont bondi de 35% en deux mois.

Hausse des prix attendue pour la rentrée

Cette hausse rappelle celle de 2008 qui avait vu, à l'époque, le prix des pâtes, des huiles, des farines et de certaines viandes augmenter de 5 à 15% dans les rayons de supermarché. Face à cette crise, les agriculteurs avaient obtenu un accord d'augmentation qui prévoit une répercussion automatique des prix en cas de flambée du prix des céréales.

Cet accord sera donc appliqué à la rentrée pour la volaille. "Il pourrait s'appliquer plus tard pour la viande bovine et pour le porc", explique à Europe 1 Dominique Barraud, secrétaire général de la FNSEA, le premier syndicat agricole. Ce dernier réclame une augmentation minimale, à hauteur "de la marge du surcoût de l'aliment, et non pas de pourcentages en permanence rajoutés", dérive, dit-il d'une grande distribution "qui ne parle qu'en pourcentages". 

Décisions politiques "pour la rentrée" ?

Face à cette situation délicate pour les éleveurs, le président de la République a promis de se pencher sur le sujet. "J'ai demandé à Stéphane Le Foll de saisir les instances auprès du G20 qui doivent prendre toute la dimension de la volatilité des prix des matières premières et notamment des céréales", a détaillé François Hollande samedi.

Le ministre de l'Agriculture a lui laissé entendre que des "décisions" pourraient être prises "pour la rentrée", notamment pour les éleveurs qui sont les plus touchés par cette flambée du cours des céréales.