Les perles des contrevenants de la route

Lors d'un contrôle, les automobilistes rivalisent d'imagination pour tenter, souvent en vai, d'échapper à l'amende.
Lors d'un contrôle, les automobilistes rivalisent d'imagination pour tenter, souvent en vai, d'échapper à l'amende. © MAXPPP
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Un motard de la police a compilé les meilleures (ou pires) excuses pour échapper au PV. Morceaux choisis.

Que n’inventerait pas un automobiliste pour échapper à l’amende… En la matière, l’imagination des contrevenants semble sans limite. Alexandre Despretz, motard de la police nationale officiant en Seine-Saint-Denis, a tiré de ces excuses, où la mauvaise foi côtoie l’absurde ou une candeur presque touchante, un livre sur le modèle des Brèves de comptoir. Le fonctionnaire a compilé les 400 propos d’automobilistes les plus savoureux dans Brèves de volant (Editions du Cherche-midi). Le Parisien de mercredi en livre un florilège réjouissant.

 

Mauvaise foi. C’est le premier réflexe de l’automobiliste. Nier sa faute, et souvent l’évidence. Comme cet automobiliste qui soutient qu’il n’était pas au téléphone, mais trahi par sa fille. "Si, si, il disait à maman qu’on était en retard", a lancé l’enfant assis à l’arrière. Quant à cet homme arrêté pour défaut de contrôle technique, sa réponse fuse : "Pas besoin, cette voiture est destinée à l’exportation. Elle part au Maroc, on n’en a pas besoin là-bas." Et cet autre usager de la route, arrêté pour franchissement de ligne, qui rétorque : "Ecoutez, je conduis, là… J’peux pas regarder par terre."

 

L’une de ses anecdotes favorites d’Alexandre Despretz ? "Je demande à la personne que je contrôle de quelle couleur était le feu. ‘Je sais pas… orange’. Je retourne à ma moto et verbalise ce conducteur de très mauvaise foi. A mon retour, il me dit : ‘Alors, pourquoi ne pas avoir verbalisé l’autre devant moi qui est passé au rouge ?’"

 

 

Absurde. Parfois, les raisons avancés par les contrevenants peuvent laisser sans voix. Cet automobiliste roulait trop vite dans un rond-point ? "Sur ma voiture, j’ai trop d’angle mort, alors sur les ronds-points, j’ai peur", ose-t-il en guise de réponse. Ce conducteur n’a pas mis sa ceinture de sécurité ? "Je ne la mets pas parce que d’habitude, je roule à scooter", se justifie-t-il. Ce troisième larron n’a pas attaché un enfant à l’arrière du véhicule. "Bah, c’est pas le mien. Je l’attache pas", rétorque-t-il.

 

Et puis, parfois, pas besoin de mots, l’attitude parle d’elle-même. Alexandre Despretz raconte : "Je me souviens d’une voiture immatriculée dans le Calvados que j’intercepte pour un simple contrôle. Je m’approche, mais le conducteur saisit immédiatement le câble radio qui pendouille de mon casque et se met à souffler dedans. Il croyait que c’était un éthylotest."

 

Candeur. Certains, pourtant, n’hésitent pas à dire la vérité, même quand elle n’est pas franchement arrangeante. Ainsi, cet automobiliste reconnaît un excès de vitesse, mais explique : "J’ai des surgelés dans le coffre". Cet autre n’a pas son permis. "J’crois que j’ai un souci avec mon permis. Je l’ai déposé ce matin au commissariat du Raincy". Défaut de présentation de permis également pour ce conducteur, qui cherche (en vain) à rassurer le policier : "Je ne l’ai pas, mais je vais à l’auto-école passer mon Code".