Les palaces échappent à la France

Comme la quasi-totalité des palaces parisiens, le Crillon, bientôt racheté par des Saoudiens, échappe à la France.
Comme la quasi-totalité des palaces parisiens, le Crillon, bientôt racheté par des Saoudiens, échappe à la France. © REUTERS
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La vente du Crillon à des Saoudiens rappelle que les palaces parisiens sont presque tous étrangers.

Vendredi, l’hôtel Crillon, en vente depuis plusieurs mois, a enfin trouvé preneur, selon Le Figaro. Et sans surprise, ce n’est pas un groupe français qui s’est offert l’un des palaces historiques de la capitale, mais des acheteurs saoudiens, "proches de la famille royale" d’Arabie Saoudite, révèle le quotidien. Le Crillon avait échappé au giron hexagonal en août 2005, racheté part le groupe américain Starwood Capital Group.

 

Le cas du Crillon n’est pas isolé. Au contraire. La quasi-totalité des palaces parisiens, véritables vitrines du luxe à la française, appartient désormais à de grands groupes étrangers. En fait, seul le Fouquet’s, situé sur les Champs-Elysées, est contrôlé par des capitaux français, ceux du groupe Lucien Barrière en l’occurrence.

 

Le sultan de Brunei dans la danse

 

L’internationalisation des hôtels de luxe de la capitale ne date pas d’hier. Dès 1978, l’Allemand Rudolf Oetker, fondateur du groupe industriel éponyme, s’offre le Bristol. L’année suivante, c’est le Ritz qui change de nationalité et passe sous pavillon égyptien, avec son rachat par Mohammed Al-Fayed. Le milliardaire, éreinté par la crise économique, a annoncé en 2010 son intention de revendre le prestigieux établissement, ouvert en 1898.

 

En 1996, c’est au tour du Georges V de changer de propriétaire. Le prince saoudien Al-Walid s’offre le palace, qui sera entièrement refait jusqu’à sa réouverture en 1999. Enfin, le sultan de Brunei, l’un des hommes les plus riches de la planète, s’est invité dans la danse en 1997 en s’offrant, via son groupe Dorchester, le Meurice, doyen des palaces parisiens, ouvert en 1835. Puis il s’offre en 2003 le Plaza Athénée.

 

Le projet LVMH

 

La situation devrait perdurer. Trois nouveaux palaces parisiens vont ouvrir le jour dans les prochains mois. Et aucun n’est français. Le Shangri-La, dont l’inauguration est prévue au début de l’année 2011, bat pavillon malaisien. Le Mandarin oriental, qui suivra plusieurs mois plus tard, sera lui la propriété d’un grand groupe hôtelier de Hong-Kong. Enfin, le Peninsula, annoncé pour 2012, sera de nationalité chinoise.

 

Il faudra en fait attendre encore pour que Paris compte un deuxième palace appartenant à un groupe français. LVMH, numéro un mondial du luxe, a depuis plusieurs années fait part de son intention de se lancer dans l’hôtellerie très haut de gamme. Parmi ses projets figurent un palace, situé dans les murs de l’ancien grand magasin la Samaritaine, près du Pont-Neuf. L’ouverture pourrait avoir lieu en 2014.