Les oeufs dopent les prix des biscuits

Une nouvelle directive européenne provoque une pénurie d'oeufs qui inquiète les fabricants de biscuits.
Une nouvelle directive européenne provoque une pénurie d'oeufs qui inquiète les fabricants de biscuits. © MAXPPP
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avec François Coulon , modifié à
Une nouvelle directive européenne provoque une pénurie d'oeufs qui inquiète les fabricants de biscuits.

Le porte-monnaie des gourmands va faire grise-mine : le prix des biscuits devrait bientôt augmenter. En cause, le prix des oeufs qui atteint des sommets depuis l'entrée en vigueur d'une directive européenne. Une galère pour les producteurs de biscuits, qui ont déjà souffert de l'augmentation d'autres matières premières ces derniers mois.

La production ne suit plus de rythme de la demande

Avec l'interdiction de l'utilisation des cages de batterie pour les poules pondeuses décidée par Bruxelles, la production européenne d'oeufs devrait être inférieure de 20% aux besoins d'ici au mois de juin. Cette pénurie a déjà contraint certaines biscuiteries de l'ouest de la France à arrêter des lignes de fabrication.

A Plogoff, la biscuiterie de la Pointe du Raz qui fabrique les traditionnels palets bretons encaisse de plein fouet la flambée des prix. "Aujourd'hui, les oeufs coûtent 40% plus cher", assure son directeur, Jean Colin. "Après la hausse du sucre de 30% en octobre, après la hausse de la farine de 30% en début d'année dernière à cause de la sécheresse, on se retrouve avec des coûts de matière première qui s'envolent", détaille le patron de la biscuiterie.

Les quatre-quarts et les madeleines bientôt plus chers

Seule solution pour le fabricant : répercuter ces hausses sur les prix des gâteaux. "Demain, ça va augmenter de 10 à 15%", reconnaît Jean Colin. Certains produits devraient être plus concernés que d'autres : "les quatre-quarts et les madeleines sont beaucoup plus utilisateurs d'oeufs et vont donc voir leurs prix augmenter de façon plus conséquentes", prévient le directeur de l'usine.

Et la crise n'est pas prête de s'arrêter. Pour Jean Colin, cette pénurie devrait durer "jusqu'au mois de juin au minimum". La situation pourrait même empirer si d'autres pays européens, comme l'Italie ou l'Espagne, adoptent à leur tour la réglementation européenne. Les biscuiteries industrielles ont donc demandé un soutien aux autorités pour passer ce cap difficile.