Les fils Bissonnet entre douleur et colère

Florent et Marc Bissonnet sont convaincus de l'innoncence de leur père.Ils l'ont dit à la barre.
Florent et Marc Bissonnet sont convaincus de l'innoncence de leur père.Ils l'ont dit à la barre. © MAXPPP
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avec AFP
Florent et Marc ont témoigné en faveur de leur père vendredi au procès du meurtre de leur mère.

La journée a été difficile pour Florent et Marc Bissonnet, vendredi. Les deux fils de Bernadette, tuée en mars 2008, et de Jean-Michel, soupçonné d’avoir commandité cet assassinat, ont témoigné devant la cour d’assises de l’Hérault, à Montpellier. Avec douleur, ils ont défendu leur père, qu’ils jugent incapable d’avoir perpétré un tel crime.

 

"J’ai perdu mon travail, ma vie, mes joies"

 

C’est d’abord Marc, 28 ans aujourd’hui, qui s’est avancé à la barre. Le cadet des fils Bissonnet a d’abord raconté cette journée funeste du 12 mars où il a appris la mort de sa mère. Un cauchemar rendu encore plus noir, selon lui, par la mise en examen de son père. "On se dit pourquoi, qu'est ce qu'on lui reproche ? On peut pas voir de rapport avec le meurtre de notre mère", a déclaré le jeune homme. "J'ai perdu ma mère, j'ai perdu mon père, j'ai perdu mon travail, j'ai perdu ma vie, la joie de mes Noël, de mes anniversaires", a témoigné Marc Bissonnet, souvent en larmes ou la voix étranglée par l'émotion.

 

Marc ne peut pas croire à l'implication de son père dans le meurtre et dans le scénario "stupide" de ce crime impliquant l'homme d'entretien Méziane Belkacem, l’auteur des coups de feu, et le vicomte Amaury d'Harcourt, qui a reconnu avoir fait disparaître l'arme. Le jeune homme voit dans le vicomte un "type à moitié sénile", "un spécialiste de la manipulation", "un homme qui n'est pas tout à fait droit" et qui "cache des choses".

 

"Je le crois"

 

Puis est venu le tour de Florent, qui croit aussi en l’innocence de son père, accusé par l'auteur des deux coups de feu, Méziane Belkacem, d'avoir commandité le crime en échange de 30.000 euros. "Quand il me parle, il n'y a pas de regard fuyant. Quand il dit ‘jamais je n'aurais touché un cheveu de ta mère’, je le crois", a ainsi affirmé le jeune homme, âgé de 30 ans, qui lui aussi s'est présenté en pleurs à la barre. "Le drame m'a fait passer du statut d'enfant à celui d'orphelin et celui de papa en huit mois", a confié Florent, récemment devenu père.

 

Les deux hommes se retrouvent également quand ils réclament la vérité. "Sur des éléments concrets", a précisé Florent après son témoignage, devant la presse, "des preuves ou des aveux". L’aîné a avoué qu'il aura "toute sa vie une part de doute, parce qu'on ne peut jamais être sûr de rien (...). Mais il paraît que le doute doit profiter à l'accusé". Marc a de son côté montré de la colère, contre les enquêteurs, dont il estime qu'ils ont mené une enquête à charge, contre la presse, qui a livré, au mépris de la vie privée, des détails, des fuites, - des "saloperies", selon Florent -, et contre la justice.