Les clandestins tunisiens vivent "cloîtrés"

Certains immigrés tunisiens débraqués à Lampedusa ont pu franchir la frontière franco-italienne.
Certains immigrés tunisiens débraqués à Lampedusa ont pu franchir la frontière franco-italienne. © REUTERS
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avec Martin Feneau , modifié à
REPORTAGE - Un Franco-Tunisien témoigne du quotidien des clandestins tunisiens présents en France.

A l’issue d’une réunion avec ses homologues, lundi, à Luxembourg, le ministre de l’Intérieur Claude Guéant a affirmé que la France renverrait en Italie les migrants tunisiens qui ne seraient pas en règle.

Préparés à ce message de l’Etat, nombre de clandestins tunisiens passés illégalement en France se cachent, le plus souvent dans leur famille.

Les clandestins tunisiens "vivent dans la peur"

Mohamed, un Franco-Tunisien proche de plusieurs clandestins tunisiens, témoigne du climat anxiogène dans lequel sont plongés les migrants. Ce sont, a-t-il confié à Europe 1, "des gens qui vivent avec la peur, jour et nuit". "Ils s’étaient fait à l’idée qu’ils allaient vivre en clandestins. Etant dans le flou, ils sont très très prudents", décrit-il. "C’est le cloisonnement total, jusqu’à qu’on en sache plus", déplore aussi Mohamed.

Preuve de la fermeté de l'Etat, les contrôles inopinés se sont multipliés ces derniers jours. Ainsi, il y a quelques jours, Mohamed a assisté à une scène relativement singulière près de Paris. Des policiers en uniforme se sont invités en pleine réunion d’une association tunisienne, officiellement pour un "simple contrôle de routine". Une visite en forme d’avertissement, selon lui.

L’Italie, plus accueillante à court terme ?

En Italie, le gouvernement envisage de délivrer des permis de séjour d’une durée de six mois aux clandestins débarqués depuis le mois de janvier. Certains migrants envisagent par conséquent de repasser la frontière pour s’y réfugier de nouveau, mais provisoirement.

Car à long terme, nombre de clandestins nourrissent l’espoir de revenir en France.