Le couple Tibéri encore devant la justice

Les époux Tibéri ont rendez-vous jusqu'au 11 octobre devant la cour d'appel de Paris.
Les époux Tibéri ont rendez-vous jusqu'au 11 octobre devant la cour d'appel de Paris. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
Condamnés pour fraude électorale, ils sont rejugés en appel à Paris. Le procès reprend mardi.

Jean Tibéri et sa femme Xavière se retrouvent jusqu’au 11 octobre devant la justice. Plus de 15 ans après l'affaire des faux électeurs du Ve arrondissement, le député de Paris et son épouse vont tenter de convaincre la cour d'appel de Paris d'annuler leur condamnation pour fraude électorale prononcée en première instance.

Le procès s'est ouvert lundi avant d'être écourté au bout de 15 minutes. La raison ? Les conseils de la défense ont déposé in extremis quatre questions prioritaires de constitutionnalité (QPC), des points de droit dont le parquet général notamment n'a pas eu le temps de prendre connaissance. Le président a alors renvoyé l'ouverture réelle du procès à mardi après-midi. En fonction de la décision de la cour, ces QCP pourraient conduire au renvoi du dossier.

Le couple a toujours nié

L'affaire a éclaté en avril 1997, avec un article du Canard enchaîné, puis les plaintes en cascade de plusieurs opposants politiques à Jean Tibéri. L'enquête a mis au jour un système organisé dans lequel des personnes ne résidant pas dans l'arrondissement étaient "incitées" à se faire inscrire sur les listes électorales, en échange d'une place en crèche, d'un logement ou encore d'un emploi à la mairie de Paris.

En première instance, les juges avaient estimé que l'ancien maire de Paris était "non seulement le principal bénéficiaire" de la fraude électorale organisée lors des municipales de 1995 et des législatives de 1997, mais y avait "contribué". C’est ainsi que l'ancien lieutenant de Jacques Chirac avait été condamné à trois ans d'inéligibilité, dix mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende. Décrite par le tribunal correctionnel de Paris comme "omniprésente" à la mairie du Ve arrondissement, son épouse a écopé d'une peine de neuf mois avec sursis et 5.000 euros d'amende.

Le couple, qui a toujours farouchement nié avoir participé à une quelconque fraude électorale dans le Ve arrondissement, avait immédiatement fait appel de cette condamnation.

Elu municipal à partir de 1965, député sans interruption depuis 1968 et maire du Ve arrondissement dès 1983, la carrière politique de Jean Tibéri est d'une exceptionnelle longévité. Mais aux dernières municipales, Jean Tibéri ne s'est maintenu que de justesse, avec 225 voix d'avance, face à son éternelle adversaire socialiste, Lyne Cohen-Solal.