La vidéo-verbalisation gagne du terrain

La "vidéo verbalisation", déjà testée sur les Champs-Elysées, s'étend dans toute la capitale dès mardi. (Photo d'illustration)
La "vidéo verbalisation", déjà testée sur les Champs-Elysées, s'étend dans toute la capitale dès mardi. (Photo d'illustration) © MAXPPP
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Aude Leroy et , modifié à
C'est au tour des Parisiens d'être verbalisés à distance. En quoi consiste ce système ?

L'INFO. Dès mardi, ils seront quatre agents assermentés à scruter, plusieurs fois par semaine, les écrans des cinquante caméras qui filment en direct les rues de Paris. Et gare à celui qui commettra une infraction au code de la route. La vidéo-verbalisation, déjà testée sur les Champs-Elysées, s'étend dans toute la capitale. Le quartier de l'Opéra, les grands boulevards etc. En tout, treize grandes artères parisiennes vont être passées au peigne fin. Pour la préfecture de police, le but est de réduire le nombre d'accidents (environ 7 000 l'an dernier à Paris). Mais est-ce bien légal ?

Comment ça va marcher ? Stationnements gênants, feux brûlés, stops grillés ou encore voies de bus empruntées, pour chaque infraction constatée à l'écran, une photo de la plaque d'immatriculation sera transmise au centre de traitement à Rennes. Le PV sera ensuite envoyé au propriétaire du véhicule. Le cliché, lui, sera conservé cinq ans.

Et ailleurs en France ? Paris rejoint Aix-en-Provence, Marseille, Nice, Chartres, Saint-Mandé, l’aéroport d’Orly à Asnières-sur-Seine et Puteaux, qui expérimentent déjà le dispositif.

 

 

Des failles déjà décelées. Les avocats spécialistes du code de la route, contactés par Europe1, assurent que les caméras ne sont pas homologuées par les services de l'Etat, et donc illégales pour les infractions pénales, comme lorsqu'un automobiliste renverse un piéton après avoir grillé un feu rouge. Et ce n'est pas la seule faille détectée. "La deuxième difficulté, c'est que ces caméras ne sont positionnées qu'au niveau de plaque d'immatriculation et ne laisse pas apparaitre le visage du conducteur. Donc, si le propriétaire de la carte grise prête son véhicule à quelqu'un d'autre, c'est lui qui va recevoir la contravention, et pas le conducteur", soulève maître Jean-Sébastien Iosca, spécialiste du code de la route, au micro d'Europe1.

"Et puis il y a un autre volet de faille, au niveau de la CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés)", estime l'avocat. Et d'enchaîner : "une commission devait être créée sur l'utilisation des caméras vidéo, elle n'a jamais été créée. Là, manifestement, on pousse les autorités à faire de l'argent le plus rapidement possible, pour renflouer les caisses de l'Etat. Mais cela est fait de façon archaïque, sans qu'il y ait un minimum de concertation et de sécurité juridique."