La prison de la Santé ferme ses portes... pour rénovation

Les portes de cellules de la prison de la Santé.
Les portes de cellules de la prison de la Santé. © Reuters
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avec Reuters , modifié à
La célèbre prison parisienne située dans le 14e arrondissement de la capitale rouvrira en 2019.

La prison parisienne de la Santé, dont le célèbre quartier "VIP" a accueilli de nombreuses personnalités, de Carlos à Bernard Tapie, ferme ses portes lundi pour une rénovation de cinq ans qui doit la remettre en état, mais dont d'anciens résidents espèrent qu'elle ne détruira pas sa toute relative "humanité".

Une rénovation estimée à plus de 800 millions. La modernisation de cet établissement mythique du XIXe siècle, situé en plein coeur de Paris - dans la rue de la Santé qui lui donnera son nom -, fait partie des grands chantiers pénitentiaires lancés par Christiane Taubira pour plus de 800 millions d'euros, avec les Baumettes à Marseille et Fleury-Mérogis dans l'Essonne. La prison, dont seul le quartier de semi-liberté qui accueille aujourd'hui 80 personnes restera ouvert, présente un état de "vétusté avancé", selon le ministère de la Justice.

"Offrir davantage de dignité aux détenus". La Santé sera donc remise à neuf, mais les contours exacts des travaux dont elle bénéficiera n'ont pour l'heure pas été dévoilés. "L'idée est d'offrir davantage de dignité aux détenus en conservant la proximité humaine d'un établissement implanté au coeur de la ville", explique-t-on à la Chancellerie. "Le projet sera rendu public après la signature du contrat d'ici la fin de l'année 2014." Plusieurs blocs de la maison d'arrêt avaient été fermés dès 2006 en raison de leur insalubrité. "Les gens se prenaient des bouts de plafond sur la tête", témoigne François Bès, coordinateur pour l'Ile-de-France de l'Observatoire international des prisons (OIP).

621 détenus transférés. Dans un rapport publié début 2012, le contrôleur général des lieux de privation de liberté soulignait que la dégradation affectait "les murs, souvent décrépis et humides, les sols au revêtement défaillant ou absent, les sanitaires, la fermeture défectueuse des fenêtres, la température ambiante." Elle comptait encore 621 détenus en janvier, tous transférés dans des établissements de la région.