La métamorphose des Champs-Elysées

© EUROPE 1 ANTONIN AMADO
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Marion Sauveur , modifié à
La plus belle avenue du monde s'est transformée en jardin dans la nuit de samedi à dimanche.

Coquelicots, tournesols, épis de blé, tomates, bananiers ou encore feuilles de tabac poussent le temps du week-end... sur les Champs-Elysées. L’artiste de rue, Gad Weil, investit une nouvelle fois la plus belle avenue du monde pour sa nouvelle œuvre éphémère : Nature Capitale. Cette première édition, qu’il qualifie de "geste poétique et humaniste", est "une façon de raconter les paysages de France : de la métropole balayant du nord au sud et de l’est à l’ouest, mais aussi des Antilles", a-t-il raconté à Europe1.fr.

Après la Grande Moisson…

Nature Capitale est né il y a trois ans. "20 ans après la Grande moisson [le temps d’une journée, deux hectares de blés avaient été plantés sur les Champs-Elysées avant d’être moissonnés], je me suis rendu compte que j’ai énormément changé, tout comme le monde. J’ai eu envie de parler de cette évolution", confie Gad Weil. Avec cette nouvelle aventure, il a voulu permettre à ceux qui y participeront de "prendre le temps à l’heure où tout s’accélère", précise-t-il. C’est ainsi qu’il a monté son projet avec sa complice, la plasticienne Laurence Medioni.

150.000 plants, 11.000 arbres

Dans la nuit de samedi à dimanche, c’est un jardin extraordinaire qui s'est construit. Trois hectares de nature ont investi la chaussée : 8.000 parcelles végétales, composées de 150 essences agricoles et forestières issues de l’ensemble du territoire, ont été posées. En tout, 150.000 jeunes plants, 11.000 jeunes arbres et 650 grands arbres ont été cultivés pour réaliser ce projet.

"On ne cherche pas à aboutir au plus beau", assure l’artiste. "Hauteurs, couleurs, origines, textures et formes seront à découvrir" dans ce jardin démesuré dans lequel tout à chacun pourra "se promener", précise Gad Weil. "Il n’y aura pas d’éléments techniques : pas de sons, pas de lumière. Ce jardin doit rappeler aux citadins que la nature est faite de l’Homme, de la nature et des animaux, simplement et seulement", assure-t-il.

Le silence et la nature

"Le silence sera la première chose que les gens ressentiront", anticipe-t-il. "Nature Capitale n’est pas un jardin botanique. Il y aura des textes et des poèmes, mais qui serviront à sublimer la nature par la culture", affirme Gad Weil.

S’approprier l’oeuvre

"Pour la première fois de ma vie, mon œuvre n’est pas tout à fait éphémère", révèle-t-il à Europe1.fr. Car des fragments de ce jardin éphémère vont être vendus à la suite de l’événement entre 14 et 145 euros. "Ils vont partir vivre une autre vie. L’œuvre va se disséminer et ça s’est émouvant", avoue-t-il. "Les visiteurs pourront donc s’approprier Nature Capitale", a-t-il ajouté. D’autant qu’il ne s’agit pas simplement de donner une nouvelle vie aux morceaux de jardin. Car la vente de ces éléments permettra de réaliser une deuxième édition de Nature Capitale. Rendez-vous est déjà pris à New York.