L'Hadopi "surestimée" par les internautes

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Une étude souligne que la Haute autorité est crainte mais pas ses pouvoirs, qui restent méconnus.

Est-ce la crainte du gendarme ou une méconnaissance de son fichier ? Les internautes surévaluent le pouvoir la Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi). Ce sont les conclusions de l'enquête réalisée pour le groupement M@RSOUIN, qui travaille sur les usages du monde numérique au sein de l’université de Rennes 1. En première ligne des idées reçues sur la Hadopi, son système de détection du téléchargement illégal et ses sanctions prévues.

L'échange de clés USB surveillé selon les internautes

Le rapport montre notamment que les internautes ont peu conscience des pratiques sanctionnées par la Hadopi. S'ils sont 75% à savoir que les activités de peer-to-peer, c'est-à-dire d'échange de particulier à particulier, sont surveillées parla Haute autorité, ils sont 68% à penser que les sites de stockage (tel feu Megaupload) sont également sous le coup de la loi. Ce qui n'est pas le cas. Plus surprenant encore, les internautes sont 12% à croire que la Haute autorité surveille les échanges de clés USB de disques dur ou de CD.

Les sanctions méconnues

Les sanctions encourues par les internautes en cas de pratiques illégales ne semblent pas connues davantage par le grand public. Quelque 23% des internautes ne savent pas que la Hadopi repose sur un fonctionnement de réponse graduée. A la première infraction constatée, la personne qui a téléchargé illégalement reçoit un courriel d'avertissement. S'il recommence dans les six mois, il reçoit cette fois une lettre recommandée. A la troisième infraction, il encourt une amende et la suspension d'un mois maximum de son abonnement Internet, rappelle Le Monde.fr qui dévoile l'enquête.

Mais pour un tiers des internautes les sanctions peuvent tomber avant le troisième avertissement. Moins de la moitié, 42%, savent qu'ils sont sanctionnés seulement à la troisième infraction. Le Monde.fr rappelle qu'en deux ans, seulement 314 internautes ont reçu trois avertissements - stade au-delà duquel la Hadopi peut transmettre le dossier à la justice.

Les connaisseurs ne craignent pas la Hadopi

Alors que 58% des sondés déclarent connaître le fonctionnement de la Hadopi, ils ne seraient que 7% à vraiment maitriser ses principes. "Les individus connaissant parfaitement le dispositif de la Hadopi estiment que le risque de détection est plus faible que ceux qui connaissent mal ce dispositif", résument les auteurs de l'étude. En clair, les connaisseurs ne craignent pas la Hadopi. Ainsi, alors les sondés estiment avoir 36% de risques d'être "flashés" par la Hadopi, les chances réelles que la Haute autorité détecte leur téléchargement illégal ne sont que de 2,7%.