Karim Achoui privé de sa robe d'avocat

L'avocat a deux mois pour se pourvoir en cassation
L'avocat a deux mois pour se pourvoir en cassation © MAXPPP
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Assiya Hamza , modifié à
La Cour d’appel a radié l’avocat "du Milieu" dans un arrêt du 13 janvier.

Karim Achoui ne portera plus la robe. L’avocat a été radié de l’ordre des avocats par la Cour d’appel le 13 janvier, révèle jeudi Le Parisien.

Cet arrêt fait suite à la plainte de Samy Sabeg, un ancien client de Karim Achoui. L’avocat avait obtenu 1501 euros de dommages et intérêts après la condamnation d’un magazine pour la diffamation de son client. Mais, au lieu de lui reverser cette somme, il l’avait gardée.

Ces dernières années, l’avocat du "Milieu" a beaucoup fréquenté les prétoires… mais sur le banc des accusés. Condamné en 2008 à sept ans de prison pour complicité dans l’évasion en 2003 d’Antonio Ferrara, il avait finalement été acquitté en appel deux ans plus tard.

Né à Paris en 1967, Karim Achoui est issu d’un milieu modeste. Bien décidé à réussir, il choisit de faire des études de droit et prête serment en 1993. Après avoir fait ses premiers pas d’avocat pénaliste aux côtés de Jacques Vergès, il obtient la révision du procès de Patrick Dils en 2002.

L'avocat du "Milieu"

Pour se faire un nom, l’avocat ne prend pas les affaires au hasard. Ses clients s’appellent Karl Zéro, Richard Gasquet, Romane Bohringer, Jamel Debbouze etc. Outre les stars du show business, Me Achoui choisit de défendre des figures du grand banditisme français comme les frères Hornec ou Michel Lepage.

C’est le début de la gloire. Costumes et chaussures grand luxe, cabinet dans les quartiers chics de la capitale, tout semble lui sourire. Mais le conte de fées vire rapidement au cauchemar. Le 22 juin 2007, il reçoit deux balles à bout portant devant ses bureaux. Grièvement blessé, il parvient miraculeusement à s’en sortir. Le 15 décembre 2008, Antonio Ferrara, jugé en appel à Paris pour avoir pris la fuite après une attaque en 2003 contre la prison de Fresnes (Val-de-Marne), est condamné à douze ans de réclusion.

Karim Achoui se verrait bien en haut de l'affiche

En 2009, l’avocat sort un livre autobiographique Un avocat à abattre dans lequel il accuse la police d’avoir mis un contrat sur lui. Car parmi les suspects interpellés et mis en examen, figurent des informateurs des forces de l’ordre. Pour les autorités judiciaires, il s’agit d’un règlement de comptes.

Aujourd’hui, l’avocat a deux mois pour se pourvoir en cassation. En attendant, il pourra se consacrer au cinéma. En 2009, il annonçait sur son blog vouloir adapter sa vie sur grand écran. "A ce titre, j'aimerais voir dans le rôle principal le très talentueux Tahar Rahim, le héros de Un prophète de Jacques Audiard", écrivait-il sur le site.