Karachi : 10 ans après, l'espoir renaît

Les proches des victimes de l'attentat de Karachi se sont réunies mardi à Cherbourg pour les 10 ans de l'attaque qui avait causé la mort de onze Français, le 8 mai 2002 au Pakistan.
Les proches des victimes de l'attentat de Karachi se sont réunies mardi à Cherbourg pour les 10 ans de l'attaque qui avait causé la mort de onze Français, le 8 mai 2002 au Pakistan. © MaxPPP
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FF avec AFP et François Coulon , modifié à
Les familles des victimes de l'attentat voient d’un bon œil l’élection de François Hollande.

Les proches des victimes de l'attentat de Karachi se sont réunies mardi à Cherbourg pour les 10 ans de l'attaque qui avait causé la mort de onze Français, le 8 mai 2002 au Pakistan. Avec un espoir : que l'élection de François Hollande facilite la manifestation de la vérité dans ce dossier.

Une centaine de personnes, parmi lesquelles des familles, des rescapés et des élus, ont participé à des dépôts de gerbes devant les plaques commémoratives apposées à l'arsenal de la DCNS, l'ancienne Direction des chantiers navals, pour qui travaillaient les victimes, et à la Cité de la mer de Cherbourg.

Dix ans après les faits, et alors que deux informations judiciaires se poursuivent tant bien que mal, les familles des victimes attendent toujours que soient établies les causes de l'attentat, sur fond de soupçons de rétrocommissions pakistanaises lors de la campagne d'Edouard Balladur en 1995, dont Nicolas Sarkozy était le trésorier.

"Une grande trahison de la part de l’Etat"

"Ce qu'on ressent aujourd'hui, c'est surtout une grande trahison de la part de l'Etat", explique Gilles Sanson, l'un des douze rescapés, au micro d’Europe 1. "Il est extrêmement difficile pour les proches de faire leur deuil tout en sachant qu'on leur a caché la vérité pendant des années", ajoute-t-il, regrettant les "entraves permanentes sur le dossier", durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy.

Avec l’élection de François Hollande à la présidence de la République, les proches des victimes reprennent espoir quant à l’issue de cette affaire. "Il a été suffisamment clair dans ses messages. Il s'est engagé auprès des familles des victimes à faire toute la lumière sur cette affaire, et à laisser travailler les juges en pleine indépendance", rappelle Gilles Sanson.

La vérité est un "devoir moral"

Seul orateur lors de cette cérémonie très sobre, le député-maire socialiste de Cherbourg Bernard Cazeneuve, porte-parole de François Hollande durant la campagne présidentielle, a souligné que "la vérité est pour l'Etat et ses pouvoirs constitués un devoir moral qui suppose que toutes les institutions de la République se mobilisent pour la rendre possible".

"Ces salariés accomplissaient pour le compte de l'Etat, et plus particulièrement pour les Chantiers navals, qui à l'époque étaient une administration centrale de l'Etat, une mission qui les a conduits à la mort", a-t-il rappelé.