Jacques Viguier demande "réparation"

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Hélène Favier , modifié à
A l'occasion de la sortie de son livre, il revient sur 10 ans de procédure judiciaire.

Après "10 ans de souffrance" passés "sous une épée de Damoclès", Jacques Viguier veut "réparation", réaffirme-t-il mercredi sur Europe 1, deux mois après avoir été acquitté une seconde fois du meurtre de sa femme Suzanne, mystérieusement disparue en février 2000.

"Même libre, on est emprisonné"

"Ce que peut faire mon avocat, c'est demander de l'argent pour l'emprisonnement, la détention (...). Mais moi ce que j'aurais souhaité - et qui ne se fait pas encore - ce sont des dommages et intérêts pour 10 ans de souffrance", insiste-t-il au micro de Marc-Olivier Fogiel, à la veille de la sortie de son livre intitulé Innocent et dans lequel il revient sur plusieurs années de procédure judiciaire.

"Il n'y a pas seulement l'emprisonnement... Pendant 10 ans avant d'être acquitté une seconde fois, on est comme emprisonné, puisque l'on est en souffrance", martèle-t-il avant d'ajouter : pour ces années, "il n'y a pas de dommages et intérêts et c'est anormal. Je ne parle pas que de moi mais pour tous ceux qui ont pu subir cette situation".

"Neuf mois de détention provisoire"

Depuis la disparition de sa femme Suzanne Viguier, 38 ans, ce professeur de droit a été d'abord été poursuivi pour assassinat, crime passible de la perpétuité. Puis, des années plus tard, il a été renvoyé aux assises pour meurtre (c'est-à-dire homicide non prémédité), passible de trente ans de prison. Au total, il a passé neuf mois en détention provisoire.

Depuis la loi de juin 2000 sur la présomption d’innocence, les justiciables qui s’estiment victimes de détentions provisoires injustifiées peuvent obtenir réparation de leur préjudice moral ou matériel. C'est le cas des acquittés d'Outreau.