IPhone : une application anti-contrôleurs

L'application a du succès dans le métro lyonnais.
L'application a du succès dans le métro lyonnais. © MAXPPP
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avec Aurélien Fleurot , modifié à
Une application iPhone avertissant les usagers du métro de la présence de contrôleurs fait polémique.

L’application Coyote, qui piste les radars, n’est pas la seule à faire des émules. "Un Ticket ?", une application qui permet d’être alerté sur iPhone de l’éventuelle présence de contrôleurs dans le métro, s’est ainsi également forgé un petit succès.

Le "pisteur" de contrôleurs a été développé par Vivien Thiébaut et Julien Verez, deux amis Lillois. Informaticiens de profession, ils ont, comme l’explique Vivien Thiébaut à Europe1, "pris sur leur temps libre" pour donner vie à leur application, avant de la vendre à Apple. L’application "Un ticket ?" est participative, c’est-à-dire que tous les usagers du métro peuvent y poster un avertissement.

Un outil pour les fraudeurs ?

Un tel outil a de quoi provoquer le courroux des institutions en charge des transports. Ainsi, à Lyon, où l’application a le plus de succès, Bernard Rivalta, le président du Syrtal, a décidé de saisir le Groupement des autorités responsables des transports (Gart) et la ministre des Transports. Il souhaite, confie-t-il à Europe 1, "faire modifier la législation pour qu’une application du genre soit considérée comme une incitation à la fraude".

"Quand il y en a qui fraudent, ce sont les autres qui paient à leur place", rappelle le responsable, qui déplore chaque année "10 millions d’euros" de perte à cause des fraudes, qu’il assimile à un "problème de citoyenneté". "Ce qui manque est payé par les autres tickets", note-t-il aussi.

Le Syrtal souhaite en outre riposter d’une manière plus directe. Des "alertes" mensongères seront ainsi diffusées, pour "décrédibiliser" l’application. "Il y en a qui risquent d’avoir quelques déceptions", ironise Bernard Rivalta. Transpole, l'exploitant du réseau métropolitain de Lille, a aussi décidé de déposer un recours devant le ministère des Transports.

Les créateurs ne sont pas des hors-la-loi

Pour les créateurs de l’application, hors de question de parler d’incitation à la fraude. "On ne fait qu’informer, et non inciter", se défend Vivien Thiébaut. "On fait appel au libre-arbitre des gens pour prendre leur décision. Est-ce qu’ils ont besoin de l’application pour frauder ?", fait-il ainsi remarquer.

"On informe et on n’incite pas à la fraude" :

L’informaticien préfère se rassurer, en prenant l’exemple de Coyote. L’application, rappelle-t-il, "a été légalisée car elle avertit de la présence des radars, mais ne les détecte pas."

En tout cas, les recours engagés par le Syrtal et Transpole ne semblent pas faire frémir les deux acolytes, qui comptent même enrichir leur application en y apportant des "modifications importantes".