Hormone de croissance: des condamnations ?

Le professeur Fernand Dray, l'un des deux prévenus du procès ed l'hormone de croissance, va être fixé sur la peine requise à son encontre.
Le professeur Fernand Dray, l'un des deux prévenus du procès ed l'hormone de croissance, va être fixé sur la peine requise à son encontre. © MAX PPP
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avec Fabienne Le Moal , modifié à
L’avocat général fera connaître lundi ses réquisitions contre les deux prévenus.

Après sept semaines de débat, le procès du drame de l’hormone touche à sa fin. Lundi, l’avocat général fera part de ses réquisitions à l’encontre des deux prévenus, Fernand Dray, 88 ans, et Elisabeth Mugnier, 61 ans. Ils savent à quoi s’en tenir, puisque de manière très inhabituelle, l’avocat général a déjà transmis aux avocats ses conclusions. Une façon de "nourrir les débat", plaide-t-il.

Le magistrat va donc, c’est une certitude, requérir la condamnation des deux accusés, poursuivis pour avoir participé à l’administration au début des années 1980, d’un traitement à base d'hormones de croissance destiné à aider à grandir 1.698 enfants. Le médicament était infecté, et 120 jeunes patients sont morts de la maladie de Creutzfeldt-Jacob (MCJ) depuis 1991. Les autres restent sous la menace de cette maladie incurable.

"Savoir pourquoi nos enfants sont décédés"

Me Szpiner, qui défend une partie des familles de victimes, se réjouit de la position de l’avocat général. "Ça me rassure de voir que celui qui est en charge de représenter les intérêts de la société, lui aussi ne partage pas l’idée que ce serait la faute à pas de chance et çà la fatalité. Il dit : "ils savaient", et, au nom de la société, va requérir condamnation contre ceux qui ont commis des fautes."

Pour les réquisitions de peine en revanche, il faudra attendre lundi. Mais d’ores et déjà, Marie-Josée, qui a perdu son fils, a le sentiment d’avoir été vraiment entendue lors de ce procès en appel. "Je ne peux pas prévoir ce que va faire la cour, mais même si à la fin on perd, on aura le sentiment d’avoir été défendu, ce qui change par rapport çà la première instance. On n’est pas là pour notre douleur. On est là pour reconnaître les fautes, pour savoir pourquoi nos enfants sont décédés." Des questions que les familles se posent depuis bientôt 19 ans.