Hollande honore les 99 pendus de Tulle

En représaille de l'attaque d'une garnison allemande en juin 1944, les SS avaient raflé puis pendu 99 hommes dans les rues de Tulle.
En représaille de l'attaque d'une garnison allemande en juin 1944, les SS avaient raflé puis pendu 99 hommes dans les rues de Tulle. © Capture écran INA
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FF avec AFP , modifié à
Le président de la République assistera samedi à la cérémonie d’hommages à ces victimes des SS.

Il les considère comme "ses héros". François Hollande participera samedi, pour la première fois en tant que président de la République, à l'hommage annuel rendu aux 99 pendus de Tulle, victimes d’un massacre commis juste avant celui d'Oradour-sur-Glane par la terrible division SS Das Reich.

"Cette région était surnommée par les nazis, dès la fin 1943, 'la petite Russie' tellement l'activité des maquis était forte", relate l’historien Max Gallo au micro d'Europe 1. "Les Allemands voulaient se débarrasser de cet abcès de fixation à la suite du débarquement de Normandie", poursuit-il.

En représailles d’une attaque contre les SS

Le 7 juin 1944, au lendemain du débarquement en Normandie, les Francs-tireurs et partisans (FTP), le mouvement de résistance créé par le Parti communiste, attaquent la garnison nazie de Tulle. Une quarantaine d'Allemands sont tués. Mais le 8 au soir, les FTP doivent soudain battre en retraite devant l'arrivée d'un bataillon de la 2 ème division SS Das Reich, dirigée par le général Lammerding, remontant vers la Normandie depuis Montauban, où elle était stationnée.

Une rafle des hommes commence le 9 juin à l'aube. Une foule de 5.000 personnes est rassemblée à la manufacture d'armes, avant d'être réduite à quelque 1.500. L'état-major SS ayant fixé à 120 le nombre de pendaisons en représailles, un tri cruel s'opère, ponctué de tractations et d'interventions, chaque homme sauvé étant aussitôt remplacé par un des épargnés.

Pendus aux arbres, aux réverbères et aux balcons

On conduit alors le groupe vers une rue où ont été disposées, sur des centaines de mètres, des cordes terminées par un noeud coulant accrochées aux arbres, aux réverbères et aux balcons. Les SS forcent les suppliciés à y monter par des échelles, avant de pousser celles-ci sous leurs pieds. Pour l'historien Max Gallo, "ces exécutions se sont faites dans des conditions barbares".

Pour une raison inconnue, le massacre s'arrêtera à 99 personnes au lieu de 120. Les corps, dépendus vers 20 heures, sont jetés dans une fosse creusée au dépôt d'ordures de la ville. Ils seront rendus aux familles, quatre mois plus tard, en octobre.

Le 10 juin, le tri reprend parmi les otages restés à la manufacture. Un millier sont envoyés à Limoges. Finalement 149 partent pour le camp de Dachau, près de Munich en Allemagne, dont 101 ne reviendront pas. Le même jour, la division Das Reich massacre 642 habitants à Oradour-sur-Glane, en Haute-Vienne, dont une majorité de femmes et d'enfants.