H&M copie-colle ses mannequins

© Capture d'écran H&M.
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La marque a généré sur ordinateur un corps irréel transposé sur de vrais visages de modèles.

Des jambes interminables, un ventre plat, une poitrine galbée, les corps des mannequins sur le site Internet de la marque suédoise H&M frôlent la perfection. Et pour cause, ces canons de beauté ont été conçus par ordinateur.

Des corps 100% irréels

C'est le quotidien suédois Aftonbladet qui a révélé l'affaire. Interrogé par le journal, l'enseigne de prêt-à-porter a reconnu avoir réalisé des montages photos à partir de vrais visages de mannequins associés à des corps de synthèse générés par ordinateur.

C'est même en fait un seul corps de synthèse qui a été créé. Ensuite, les visages de différents mannequins ont été rajoutés sur ce corps "idéal". La marque a naturellement pris le soin de varier les teintes de peau des mannequins.

Au siège de H&M France, contacté par Europe1.fr, on accepte de détailler la méthode employée. "Les vêtements sont photographiés sur un mannequin en plastique et sous différents angles", précise-t-on. Les différents clichés sont ensuite assemblés dans un programme informatique qui réalise une image en relief du mannequin. Ensuite,  le site internet de H&M peut présenter un article ou une tenue complète sous tous les angles. La méthode est la même pour les collections hommes et femmes, avec ou sans vêtements, indique la marque. "Nous utilisons ces mannequins virtuels au même titre que nous utilisons des mannequins dans nos magasins et nos vitrines, aussi bien pour les femmes que pour les hommes", justifie-t-elle.

H&M continuera d’utiliser de vrais modèles

Ces modèles de synthèse servent uniquement à illustrer la rubrique "Dressing room" des sites internet de la marque suédoise. "Pour toutes les autres campagnes publicitaires diffusées en télévision, en presse et en affichage, ainsi que sur d’autres supports, H&M utilise de vrais modèles et continuera d’utiliser de vrais modèles", assure l'enseigne à Europe1.fr.

Sur le site de présentation des sous-vêtements, certains mannequins connus tel que Heather Marks ou encore Cintia Dicker semblent effectivement avoir conservé leur corps d'origine. Elles apparaissent dans différentes postures, ce qui laisse supposer qu'il ne s'agit pas du modèle uniformisé conçu par ordinateur.

Le but n’est pas de véhiculer un 'idéal physique'

Face à la polémique naissante en Suède, la marque se défend, arguant que ces mannequins de synthèse représentent avant tout une méthode pour mettre en valeur les vêtements plutôt que les corps. "Nous n’avons jamais eu l’intention de faire passer ces mannequins virtuels pour de vrais mannequins et nous regrettons cette interprétation erronée", insiste l'enseigne. Les "modèles facials", comme les appelle H&M, sont d'ailleurs au courant de ces pratiques, avance la marque.

"Le but n’est pas de véhiculer un 'idéal physique' mais simplement de présenter nos articles comme le font d’autres marques à ses clients", se défend encore  l'enseigne de prêt-à-porter. H&M a toutefois fait savoir à Europe1.fr qu'elle réfléchissait à une méthode pour "fournir une information plus claire à nos clients."