Free à la conquête du million

L’opérateur a conquis en une semaine 1,6% du marché français du mobile.
L’opérateur a conquis en une semaine 1,6% du marché français du mobile. © CAPTURE D'ECRAN FREE
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Solène Cordier avec Pierrick Fay , modifié à
En une semaine, l'opérateur a conquis 1,6% du marché français du mobile.

C’est indéniablement un succès. Les nouveaux forfaits de téléphonie mobile lancés il y a tout juste une semaine par Free devraient atteindre le cap du million d’abonnés dans les prochains jours, si on prend en compte les personnes ayant souscrit un abonnement à 2 euros sans résilier leur forfait chez un opérateur traditionnel.

Selon ces estimations, que Free ne commente pas pour l’instant, l’opérateur a conquis en une semaine 1,6% du marché français du mobile. Selon le service traitant ces requêtes dites de "portabilité" pour tous les opérateurs français, les demandes de transferts de numéro ont triplé depuis l'arrivée de Free.

L’engouement des consommateurs a été très fort au lancement, boosté par une campagne de communication en trois axes - la création d’un buzz en alimentant les rumeurs sur la date de lancement, les petites phrases de Xavier Niel, patron de Free, sur les nouveautés de ces forfaits, une conférence de presse disponible en streaming.

500.000 clients auraient été recrutés dès les premiers jours. L’effet nouveauté passé, on estime que près de 100.000 personnes souscrivent un forfait quotidiennement.

Si on en croit le site Freemobile.toosurtoo.com, le grand perdant de cette nouvelle offre est proportionnellement Virgin Mobile, qui a vu près de 9% de ses clients le quitter. A l’inverse, les marques low cost des opérateurs traditionnels, comme Sosh et B & You, résistent bien.

Nouveaux modes de consommation

Cette réussite repose évidemment sur les tarifs peu élevés (forfait tout illimité à 19,99 euros, forfait "social" à 2 euros), et l’absence d’engagement, mais aussi sur l’évolution des comportements de consommateurs.

Les nouveaux abonnés Free interrogés par Europe1.fr se retrouvent autour d’une opposition au monopole des opérateurs traditionnels. Teva, qui incarne bien les consommateurs de la génération "Y" (18-30 ans), friands de liberté, a quitté Orange pour un forfait à 15,99 euros chez Free Mobile. "On avait déjà connu ça quand Free a cassé les tarifs internet, on attendait la même chose pour les téléphones portables", rappelle-t-il.

Rejoindre Free s’apparente presque à un acte de défi, qui traduit aussi le sentiment de s’être "fait avoir" trop longtemps par les opérateurs traditionnels. Beaucoup de témoignages vont en ce sens sur la page Facebook d’Europe 1, comme celui de Juliette, qui écrit :"Je viens de délaisser SFR pour Free, 35€ d'économies y'a pas photo, et SFR n'a rien fait pour me retenir, après plus de 10 ans de fidélité, et ben je vais pas les regretter !" Ces commentaires sont nombreux sur la Toile, lieu de partage d'expériences, en particulier sur les réseaux sociaux.

Ces nouveaux forfaits s’inscrivent dans des pratiques de consommation nouvelles, à la carte, sans idée de fidélité à telle ou telle marque. "Si un autre opérateur propose un tarif plus intéressant, je n’aurai aucun complexe à quitter Free, rapporte Julia, qui a souscrit un forfait à 19,99 euros. D’autant plus qu’ils ne demandent aucun engagement !"

L’idée séduit 78% des Français, qui "pensent" s’abonner à Free, selon une étude Gfk publiée lundi. Parmi eux, 14% déclarent vouloir changer immédiatement, 39% préfèrent attendre quelques mois pour que d'autres testent le produit avant eux et 25% attendent la fin de leur engagement avec leur opérateur actuel. Sans compter que l’opérateur propose aussi des forfaits gratuits aux clients déjà abonnés à la Freebox, cumulables avec les abonnements traditionnels.