Fonderie du Poitou: "la maison est sauvée"

Nicolas Sarkozy, en visite à la Fonderie du Poitou Aluminium (FDPA, groupe Montupet) à Ingrandes dans la Vienne, a annoncé que ce fabricant de culasses, en redressement judiciaire depuis le 20 octobre, devrait être repris.
Nicolas Sarkozy, en visite à la Fonderie du Poitou Aluminium (FDPA, groupe Montupet) à Ingrandes dans la Vienne, a annoncé que ce fabricant de culasses, en redressement judiciaire depuis le 20 octobre, devrait être repris. © MAXPPP
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avec agences , modifié à
Nicolas Sarkozy a annoncé lundi la reprise de l'entreprise en redressement judiciaire.

Avant un meeting électoral à Poitiers, Nicolas Sarkozy a annoncé lundi la reprise de la Fonderie du Poitou Aluminium FDPA (en redressement judiciaire), par Saint Jean Industries. Cette reprise, qui doit encore être validée par le tribunal de commerce de Nanterre, a été rendue possible selon lui notamment grâce au soutien de Renault. A six jours du premier tour de l'élection présidentielle, le chef de l'Etat, qui a visité l'usine, n'a pas oublié qu'il était là aussi en tant que candidat à un second mandat.

40 millions investis

"La maison est sauvée", s'est d'abord félicité le président. Celui-ci a indiqué que Renault, qui reste le principal client de l'entreprise garantirait à la Fonderie un carnet de commandes jusqu'en 2015. Le constructeur automobile, dont l'Etat est actionnaire, investira19 millions d'euros dans la fonderie. L'Etat injectera, pour sa part, 8 millions d'euros dans la fonderie et 12 millions dans Saint-Jean Industries (un équipementier automobile établi dans le Rhône), par l'intermédiaire de deux fonds de modernisation de l'industrie automobile.  

Parmi les 455 salariés du site, "392 sont repris et 50 à 60 ne sont pas repris mais il n'y pas de souci", a poursuivi Nicolas Sarkozy, parlant de la possibilité d'un départ de l'entreprise moyennant "des primes extra-légales".

Saint-Jean Industries est le dernier repreneur en lice, tous les autres candidats ayant finalement renoncé. Les salariés souhaitaient une réintégration de FDPA au sein du groupe Renault, une solution selon eux plus solide à long terme. Le président sortant a, pour sa part, estimé que la reprise de la fonderie par Saint-Jean Industries permettait d'envisager une diversification de son activité et de ses débouchés, notamment dans l'aéronautique, ce qui ne serait pas le cas, selon lui, avec une réintégration dans Renault.  

Sarkozy met en cause la gauche

Alors qu'un ouvrier lui tendait un écriteau "notre seul sauveur c'est la lutte", Nicolas Sarkozy a vivement défendu son action en faveur de la Fonderie, s'en prenant au passage à l'ancien patron de Renault Louis Schweitzer.

Le président sortant a rappelé que Renault avait vendu FDPA en 1998, sous le gouvernement de gauche de Lionel Jospin, alors même que Louis Schweitzer (directeur de cabinet de Laurent Fabius à Matignon, ndlr), dirigeait le groupe automobile. "C'est bien beau d'avoir un engagement à gauche mais moi, après, je dois réparer les dégâts", a-t-il critiqué."On n'aurait pas eu à faire tout ce barnum (...). L'Etat à l'époque n'a pas levé le petit doigt, en 98 je n'étais ni Premier ministre, ni président de la République, ni président de Renault", a-t-il abondé.

La CGT a, de son côté, relativisé l'annonce lundi du président-candidat, une reprise "déjà prévue" selon le syndicat qui exige plutôt une réintégration à Renault, ex-propriétaire du site.

Une campagne, plusieurs usines à sauver

Depuis le début de la campagne, le gouvernement a tenté de désamorcer plusieurs dossiers industriels sensibles. L'exécutif a su notamment convaincre LVMH, le numéro un mondial du luxe, de mobiliser l'un de ses sous-traitants pour sauver le site de Lejaby à Yssingeaux, employant 93 salariés. Concernant Sernam, la filiale de la SNCF, Nicolas Sarkozy a reconnu il y a quelques jours que l'Etat avait poussé Geodis à proposer une offre de reprise.

En revanche, le dossier ArcelorMittal de Florange reste très sensible. Alors que le président-candidat a déclaré, le 2 avril, avoir "obtenu 17 millions d’euros d’investissements" pour le site mosellan, l’annonce a été démentie par la direction du site, précisant que cette somme correspondait à des investissements d’entretien et était déjà prévue. Les syndicats maintiennent la pression pour tenter d'obtenir des avancées avec la direction d'ArcelorMittal. Le président sortant, lui, espère sans doute ne plus avoir de nouveaux dossiers industriels sur les bras d'ici de la campagne.