Fin des prières de rue à Marseille ?

Le ministère de l'Intérieur s'est dit déterminé à faire respecter dès ce vendredi l'interdiction de prier dans les rues en France, notamment à Paris et Marseille.
Le ministère de l'Intérieur s'est dit déterminé à faire respecter dès ce vendredi l'interdiction de prier dans les rues en France, notamment à Paris et Marseille. © Maxppp
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et Nathalie Chevance , modifié à
Un lieu de culte provisoire va être mis à disposition des musulmans par la municipalité.

Après Paris, c'est Marseille qui trouve une solution pour mettre fin aux prières dans la rue. Alors que les prières de rue sont officiellement interdites en France depuis jeudi soir, la préfecture des Bouches-du-Rhône a annoncé qu'un local allait être provisoirement mis à disposition des musulmans de la ville. "La plupart des associations gestionnaires des mosquées ont réussi à trouver des solutions permettant désormais d'éviter ces pratiques (les prières de rue). En revanche, un petit nombre d'entre elles ne semblent pas pouvoir faire face à l'afflux des fidèles dans des locaux trop exigus", a justifié la préfecture. Dans la cité phocéenne, un quart des habitants sont musulmans et malgré la soixantaine de lieux de culte dans la ville, il en manque, surtout dans le centre ville.

Une solution trouvée dans l'urgence

C'est un ancien marché couvert qui servira de lieu de culte. Une solution trouvée à la hâte pour éviter l'intervention des forces de l'ordre en plein centre-ville, où toutes les mosquées et autres salles de prières sont déjà bondées. Un quartier coincé entre la gare et le port, où près de 600 fidèles se retrouvent sur les trottoirs chaque vendredi.

"C'est l'Etat qui paiera"

Une situation qui ne satisfaisait ni les riverains ni la mairie, qui a donc voulu débloquer la situation en mettant à disposition une salle de 1.000 mètres carrés située près de la Porte d'Aix. Un local qu'il faudra aménager, et qui divise la majorité municipale qui n'entend pas payer les travaux d'aménagement nécessaires.

"Il faut faire propre, il faut installer des toilettes, mettre des lavabos, et ça c'est l'Etat qui le paiera", a tenu à rassurer vendredi le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin au micro d'Europe 1. "Monsieur le ministre de l'Intérieur demande à ce que nous fassions un effort. Comme le ministre fait des efforts à l'égard de Marseille en nous accordant des policiers supplémentaires, nous sommes disposés à répondre favorablement au ministre afin que des prières puissent se faire dans des locaux et non pas dans la rue", a-t-il ajouté.

Prôner la responsabilité

Les représentants des musulmans appellent de leur côté les fidèles à prendre aussi leurs responsabilités, à l'instar de d'Abderrahmane Ghoul, vice-président du Conseil régional du culte musulman (CRCM). "Ce qu'on veut premièrement, c'est que les propriétaires des lieux de culte prônent la responsabilité (…) d'empêcher les gens de faire la prière dans la rue parce que c'est au détriment de notre image", explique-t-il à Europe 1. "Deuxièmement on cherche à décaler les heures de prêche (…). On ne prie pas dans la rue par plaisir", ajoute l'imam.

Cette grande salle est aujourd'hui saluée par les fidèles, mais cela reste une solution provisoire en attendant aussi que le projet de Grande Mosquée se concrétise.

Par ailleurs, à Paris, un nouveau lieu de culte, ouvert dans une ancienne caserne de pompiers, doit accueillir vendredi des musulmans qui prient habituellement dans les rues du quartier de la Goutte d'or, sous l'impulsion du ministre de l'Intérieur Claude Guéant déterminé à mettre fin à ce phénomène apparu il y a dix ans.