"Ferrari a souri avec les yeux"

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DÉCRYPTAGE - Un pro de la gestuelle a regardé la journaliste pour son dernier JT.

Clap de fin pour Laurence Ferrari. Jeudi soir, la journaliste de 45 ans a présenté son dernier journal télévisé sur TF1. Elle avait annoncé son départ de la chaîne dans une interview au Parisien diffusé mercredi matin. Elle rejoint le groupe Canal +, où elle présentera à la rentrée un talk show sur Direct 8.

En attendant, Laurence Ferrari s'est prêtée au traditionnel exercice du "au revoir". Pour sa dernière prestation sur la chaîne privée, Laurence Ferrari portait une robe flashy rouge et rose. La journaliste n'a laissé transparaître aucune émotion jusqu'à l'intervention de son ancien rédacteur en chef, Michel Floquet, remplacé en mars 2011 et aujourd'hui correspondant aux États-Unis. "Je remercie de tout cœur Michel Floquet qui a été mon rédacteur en chef pendant presque trois ans à TF1", a-t-elle déclaré visiblement émue avant de laisser passer un long silence.

"Allez, Yallah"

Autre moment d'émotion, la fin du journal. Comme de coutume quand un présentateur quitte son poste Laurence Ferrari a fait ses adieux.

"C'est le moment de vous dire au revoir. Vous le savez peut-être, je pars vers de nouvelles aventures. C'est avec beaucoup d'émotion que je prends congé de vous, chers téléspectateurs. Vous qui m'avez accompagnée pendant ces quatre années au journal télévisé. Je vous remercie de votre confiance qui m'honore et qui continuera à m'honorer toute ma vie. Merci aussi pour les innombrables messages d'amitiés que vous m'avez envoyés cette semaine. Ils me vont droit au cœur. (…) J'ai été fière de servir cette réaction. Et je pense aussi à mon équipe, l'équipe du 20 heures, nous avons vécu de grands moments. C'était un bonheur de travailler avec vous. Une nouvelle histoire commence et comme j'ai coutume de dire à mes équipes quand nous partons en réunion : 'Allez, Yallah'".

Voici le message d'adieu de la présentatrice du JT :

Au-delà des mots, Stephen Bunard, synergologue et spécialiste de la communication, a scruté les gestes de la présentatrice. Et pour lui, Laurence Ferrari "a contourné l'obstacle de l'émotion en cérébralisant son dernier journal". "Son discours s'accompagne d'une préparation mentale de ce qu'elle allait dire, de ce qu'elle avait anticipé en l'écrivant", analyse le spécialiste.

Touchée par le soutien des téléspectateurs

Pour ce spécialiste, la présentatrice n'a dévoilé seulement son émotion que lorsqu'elle a évoqué les messages de soutien qu'elle a reçus sur les réseaux sociaux. "On constate un basculement de sa tête vers la gauche. C'est une façon de communiquer aux téléspectateurs qu'elle est touchée", analyse Stephen Bunard. "Elle présente également un vrai sourire, c'est-à-dire qu'elle sourit avec les yeux. Cela souligne une satisfaction", commente-t-il.

Par la suite, le synergologue a constaté une certaine gêne de Laurence Ferrari "qui semble trouver le temps long". "Elle perd son sourire réel pour reprendre un sourire social. Elle fait une moue qui dure beaucoup trop longtemps et qui montre une gêne. Elle prend ses lunettes, elle prend son stylo… des gestes de contenance qui soulignent son impatience".

"Dans la retenue et la pudeur"

Contrairement à ses confrères, Audrey Pulvar, Patrick Poivre d'Arvor ou encore Harry Roselmack, la présentatrice n'a finalement pas fait dans l'émotion. "Elle était tout au long du journal dans la retenue, la pudeur. Je n'ai pas lu chez elle de l'amertume, de l'agacement ou du dédain. Elle semble dire : 'c'était un bon moment, j'ai savouré, je suis passée à autre chose'", estime Stephen Bunard. Le mot de fin utilisé par Laurence Ferrari, "Yallah", résumé bien cette volonté d'aller de l'avant, sans regret, sans nostalgie.