Facebook : les dérives qui vous menacent

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avec Aude Leroy , modifié à
Suppression des données, usurpation d'identité : la Cnil a demandé des comptes à Facebook.

La lettre, datée du 30 avril dernier, est adressée à Chris Kelly, alors en charge de la protection des données privées chez Facebook. Dans ce courrier, la Commission nationale de l'informatique et des libertés, la Cnil, fait état d’une cinquantaine de plaintes enregistrées en France contre le réseau social. Et demande des comptes.

"Je vous saurais gré de bien vouloir me faire part de vos observations", peut-on lire dans le courrier de la Cnil. Qui indique, un mois et demi plus tard, ne pas avoir reçu de réponse.

Ça peut aussi vous arriver

Retour sur les principales dérives pointées par la Cnil à partir de cas concrets :

- Vous n’arrivez pas à effacer toutes vos données. Un utilisateur de Facebook a porté plainte après avoir tenté d’utiliser, en vain, la procédure pour effacer totalement les informations qu’il avait laissées sur son profil. La Cnil pointe notamment du doigt les "cinq liens différents" entre lesquels il faut "naviguer" pour enclencher le processus de suppression des données. Et la disparition de l’adresse privacy@facebook.com, qui permettait de contacter directement Facebook.

- Un profil a été créé à votre insu. Que faire quand un profil Facebook a été créé en votre nom mais que vous n’êtes pas derrière ? Dans le cas de deux Français, le groupe américain a accepté de supprimer les profils créés. Mais il a refusé de communiquer aux personnes concernées les données qu’ils contenaient. Ce qui est contraire au droit européen et français.

Où vont vos données ?

- Votre liste d’amis a été réutilisée. Vous vous inscrivez sur Facebook pour la première fois et voilà que vous sont proposés des "amis" potentiels… qui font justement partis de vos proches. Ces données ont été visiblement obtenues légalement mais Facebook n’aurait pas dû les conserver.

- Vous avez été exclu de Facebook sans avertissement. La Cnil respecte le fait que Facebook puisse exclure des utilisateurs. Mais pas sans explications, ni possibilité de se défendre. Surtout, la commission s’étonne qu’il soit impossible de connaître ensuite ce que deviennent les données de ces "bannis" du réseau social.

"Lorsque j'entends M. Zuckerberg (le patron de Facebook, NDLR) dire qu'il faut que l'on prenne l'habitude de reconsidérer notre conception de la vie privée pour nous adapter aux nouvelles technologies, pour moi c'est absolument inacceptable", a commenté jeudi, lors d’une conférence de presse, Alex Türk, le président de la Cnil. Son seul conseil : diffuser le moins d’informations personnelles possibles.