Éducation: réformer, mission impossible ?

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avec Noémie Schulz et agences , modifié à
LA POLEMIQUE DU JOUR - Sarkozy veut redéfinir le métier des profs. Ces derniers s’insurgent.

Le dossier s’annonce explosif. Nicolas Sarkozy a esquissé jeudi son programme de très probable futur candidat en matière d'éducation, en plaidant notamment pour une redéfinition du métier d'enseignant.

"Accepter de nouvelles manières de travailler"

Dans le détail, pour le chef de l’Etat, le changement passe par une réforme des missions des enseignants, définies dans un décret datant de 1950. Aujourd'hui, dans le secondaire, un professeur doit assurer 15 heures de cours par semaine s'il est agrégé et 18 heures s'il est certifié. Nicolas Sarkozy veut revoir ce texte et demande aux "professeurs d'accepter de nouvelles manières de travailler, d'être plus présents dans les établissements". En échange, les enseignants verraient leur rémunération "considérablement augmentée", promet le chef de l’Etat, sans toutefois expliquer comment.

Les syndicats sceptiques

Un projet de réforme qui promet déjà un bras de fer entre Nicolas Sarkozy et les enseignants. Ces derniers sont d’abord très agacés par l'idée qu’ils ne travailleraient que 15 heures ou 18 heures par semaine. Car, en plus des enseignements, ils doivent préparer leurs cours, corriger les copies, ou encore rencontrer les parents. Selon une étude de 2002 du ministère de l'Education nationale, ces derniers travaillent en moyenne 20h27 en dehors de leurs heures de cours.

Par ailleurs, les syndicats restent très sceptiques sur l’idée d’une rémunération supplémentaire. "Dans sa lettre aux éducateurs de 2007, Nicolas Sarkozy s’était déjà engagé à mieux payer les enseignants. Or, personne n’a rien vu venir", indique Patrick Gonthier, à la tête de l'UNSA. "C’est une fiction", déplore le responsable syndical.