Drame d'Allinges : "encore traumatisant"

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avec Jean-Luc Boujon , modifié à
TEMOIGNAGE E1 - Tristan avait 12 ans au moment de la collision entre le car scolaire et un TER.

La phrase. "On vit grâce à eux et pour eux." Cinq ans après le drame d'Allinges, Tristan n'a rien oublié. Agé de 12 ans à l'époque, il était assis au fond du car scolaire qui a été percuté par un TER à un passage à niveau. Sept de ses camarades étaient morts et 25 autres blessés. Le procès de cet accident mortel s'est ouvert mercredi au tribunal correctionnel de Thonon-les-Bains. Le chauffeur du car, la SNCF et Réseau ferré de France (RFF) sont sur le banc des prévenus. 

"Je me sentais en sécurité". "J'ai cette vague image qui revient, du train. Je me sentais à ce moment-là en sécurité", confie Tristan sur Europe 1. Et puis, "le choc est arrivé très vite", se souvient l'adolescent. "Je sais aujourd'hui que le chauffeur est certainement en cause mais ce n'est pas le seul responsable", estime-t-il encore. La justice reproche notamment au conducteur du car d'avoir effectué des manoeuvres maladroites et des erreurs d'appréciation, notamment d'avoir arrêté son véhicule en pleine traversée du passage à niveau.

"Pas de colère". "Je n'éprouve pas de colère mais j'ai envie que ce drame ne se reproduise jamais. J'espère ne pas entendre d'annonce par la SNCF ou RFF mais des actes, qu'on prenne vraiment conscience qu'il est important qu'on soit en sécurité sur les infrastructures routières",  demande Tristan.

Quant à ses camarades qui ont péri dans l'accident : "on vit grâce à eux et pour eux", assure l'adolescent. "C'est encore assez traumatisant", confie-t-il.

Pépy absent. Le président de la SNCF Guillaume Pepy, qui devait être entendu au premier jour du procès ne viendra finalement pas témoigner, a annoncé l'avocat de l'entreprise. Il se manifestera par le biais d'une "déclaration aux victimes" lue par la directrice régionale de la SNCF.