Des milliers de manifestants anti-IVG dans les rues de Paris

Des milliers de personnes se mobilisent dimanche contre l'avortement en France.
Des milliers de personnes se mobilisent dimanche contre l'avortement en France. © Reuters
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Damien Brunon avec AFP , modifié à
Les opposants à l'IVG ont rassemblé 16.000 personnes à Paris selon la police. Ils étaient 40.000 selon les organisateurs.

Entre 16.000 et 40.000 manifestants se sont rassemblés dimanche à Paris pour une "Marche pour la vie", visant notamment à dénoncer une tentative de "banaliser totalement" l'interruption volontaire de grossesse en France.

A la veille de l'examen à l'Assemblée nationale du projet de loi pour l'égalité hommes femmes, comportant des dispositions controversées, ces manifestants, souvent venus en famille, ont quitté la place Denfert-Rochereau peu après 15h en direction des Invalides, aux cris de "Oui à la vie" ou encore "Viva Espana".

L'exemple espagnol. Les anti-avortements rassemblés par une quinzaine d'associations, exaltaient aussi l'initiative espagnole visant quasiment à supprimer l'avortement.  Pour saluer le projet de loi selon eux "avant-gardiste" du gouvernement espagnol, de nombreux participants étaient vêtus de rouge et or, les couleurs du drapeau de l'Espagne.  Ils s'insurgent à l'inverse contre une disposition du projet de loi sur l'égalité entre hommes et femmes relative au droit à l'information en matière d'IVG et contre un amendement socialiste, passé en commission, supprimant l'idée de la nécessaire "situation de détresse" de la femme pour pouvoir recourir à l'IVG.

La suppression de cette notion revient à "une banalisation totale de l'avortement et une dénégation du droit à la vie inscrit dans le code civil", a dénoncé dimanche Cécile Edel, porte-parole du collectif. En étendant le "délit d'entrave" à l'IVG, "on ne pourra plus être contre l'avortement. (...) Sur notre site SOS femmes enceintes, nous serons obligés de donner des informations sur l'avortement", s'est-elle indigné.

Manifestation pro-IVG peu suivie. Dans le même temps, entre 200 et 300 personnes se sont rassemblées à Paris pour défendre l'avortement, en solidarité avec les femmes espagnoles. "Avorter c'est mon droit, intégristes hors la loi", "mon corps, mon choix, à bas le patriarcat" ou "avortement, t'es pas d'ac? Dégage réac!", criaient les manifestants, en majorité des femmes, venues place d'Italie à l'invitation du Syndicat du travail sexuel (strass) et de groupes féministes.

"Demain l'Assemblée nationale ouvre le débat sur deux amendements qui élargissent le droit à l'IVG. Les gens de Denfert manifestent contre. On est là pour dire qu'on soutient ces amendements", a expliqué Valerie Rey, une des organisatrices du rassemblement. "On laisse beaucoup trop la parole aux anti IVG et aux intégristes. Il faut se manifester et occuper le terrain", a ajouté la jeune femme qui comme beaucoup de participants, manifestait avec un cintre, rappelant que cet objet avait longtemps eté synonyme d'avortement clandestin.

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