Des familles sans-abri logées à l’hôpital

De plus en plus de sans-abris doivent dormir aux urgences des hôpitaux, faute de places d'accueil.
De plus en plus de sans-abris doivent dormir aux urgences des hôpitaux, faute de places d'accueil. © MAXPPP
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avec Matthieu Charrier , modifié à
TEMOIGNAGE - Fatou, à la rue avec sa fille de 10 ans, a dormi aux urgences de l'hôpital Debré, à Paris.

Faute de dénicher de la place ailleurs, les associations d’aide aux personnes les plus en difficulté se voient de plus en plus contraintes de diriger les familles à la rue… vers les urgences des hôpitaux. Fatou, âgée d'une quarantaine d'années, a dû passer la nuit à l’hôpital Robert-Debré, à Paris, avec sa fille de dix ans. Elle témoigne pour Europe 1.

"J’ai pleuré comme une petite fille, j’ai même pensé à me suicider" :

Un cas qui est loin d’être isolé, à en croire le docteur Mercier, qui dirige les urgences de l’hôpital. "De cinq à six familles par an, on est passé à cinq à six par semaine", témoigne-t-il au micro d’Europe 1.

"J'ai l'impression de faire office de cache-misère"

Le problème de fond est que le Samu social est complètement saturé : dès le matin, il n’y a déjà plus de place d’accueil pour le soir même, explique Emilie Adam, assistante sociale aux urgences de l’hôpital Debré. "C’est du bricolage, j’ai l’impression de faire office de cache-misère, ça fait pas bien les familles dans la rue, donc on les envoie dans les hôpitaux", déplore-t-elle auprès d’Europe 1.

De son côté, le Samu social se défend en arguant que l’Etat a fortement réduit ses subventions. Le budget prévu pour payer des nuits d’hôtel aux sans-abris a notamment subi une baisse de 25%, selon l’association.