De la prison pour avoir inventé son agression

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avec AFP

L'ancien principal adjoint d'un collège de Pierrefitte, en Seine-Saint-Denis, sérieusement blessé dans son établissement en novembre 2007, a été condamné jeudi à six mois de prison avec sursis par le tribunal de Bobigny pour avoir inventé sa prétendue agression. Mohamed Abdallah, 47 ans, était poursuivi pour "dénonciation mensongère entraînant des recherches inutiles", mais il a toujours affirmé avoir été agressé dans son établissement le 10 novembre 2007 au soir. Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet, qui avait demandé six mois de prison avec sursis lors du procès le 24 février. L'avocat de Mohamed Abdallah, Me Jean-Marc Florand, qui avait plaidé la relaxe, a estimé que cette condamnation n'était "pas acceptable". Il a annoncé qu'il ferait appel.

"Il n'est pas coupable, il n'y a jamais eu cette auto-agression", a-t-il dit à l'AFP. "Le tribunal n'a pas eu le courage de le relaxer et le condamne au minimum du minimum", a-t-il déploré. Lors du procès, Me Florand avait dénoncé un "dossier totalement à charge" contre son client et "une instruction brouillonne". Grièvement blessé, le principal adjoint avait été découvert par le gardien du collège Pablo Neruda, un établissement connu pour être difficile. Un couteau de cuisine avait été retrouvé sur son abdomen. La blessure, peu profonde, n'avait pas touché d'organe vital, mais M. Abdallah avait été admis en réanimation à l'hôpital dans un état grave. Cette affaire avait suscité l'émoi de la classe politique. Xavier Darcos, alors ministre de l'Education, s'était rendu au chevet du principal adjoint. Le président Nicolas Sarkozy avait demandé une réunion d'urgence sur la sécurité du collège Pablo Neruda.