Ce que Jérôme Cahuzac a dit aux juges

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et Alain Acco
COULISSES - Le scénario de la rencontre entre l'ex-ministre et les juges avait été fixé à l'avance.

Le rendez-vous. La rencontre avait été fixée dès la semaine dernière. Jean Veil, le nouvel avocat de Jérôme Cahuzac, qui a notamment défendu Jacques Chirac et Dominique de Villepin, avait appelé les juges Le Loire et Van Ruymbeke pour convenir d'un rendez-vous au pôle financier du TGI de Paris. Le scénario avait été convenu à l'avance.

Pas de question. Jérôme Cahuzac et Me Veil sont restés un peu plus d'une heure dans le bureau des magistrats instructeurs. Roger Le Loire et Renaud Van Ruymbeke n'ont pas posé une seule question. Ils ont simplement écouté la déposition spontanée qu'a lue l'ancien ministre du Budget.

Les aveux. Jérôme Cahuzac a donc avoué l'existence d'un compte bancaire à l'étranger depuis une vingtaine d'années. Un compte alimenté par ses activités de chirurgien mais aussi par son activité de consultant pour l'industrie pharmaceutique dans les années 90. Jérôme Cahuzac assure n'avoir plus versé d'argent sur ce compte dès 2001  et l'avoir transféré à Singapour en 2009. L'ex-ministre vient d'ordonner que les 600.000 euros qui s'y trouvent encore soient rapatriés en France.

La suite. Jérôme Cahuzac devrait être de nouveau convoqué car les juges ne vont pas se contenter de sa simple déposition. Roger Le Loire et Renaud Van Ruymbeke avaient déjà lancé leurs propres investigations en Suisse. Mais ils disposent désormais d'éléments précis, fournis par Jérôme Cahuzac, à vérifier : des numéros de compte, des dates ou encore le fait que le compte a été alimenté principalement par ses activités de chirurgien, comme l'affirme l'ancien ministre, et accessoirement seulement par ses activités de consultant pour l'industrie pharmaceutique dans les années 1990.