Bettencourt : le Pr Brücker entendu

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avec Fabienne Le Moal , modifié à
Gilles Brücker a réaffirmé devant l'Ordre des médecins qu'il n'avait pas touché d'argent.

Le professeur Gilles Brücker a été entendu plusieurs heures mercredi par l’Ordre des médecins. A sa sortie, ce médecin-conseil a réaffirmé n’avoir jamais touché directement d’argent donné par Liliane Bettencourt. Interrogé sur ses liens exacts avec la milliardaire, il a assuré : "l'Ordre ne me reproche rien".

"Je ne suis pas son médecin traitant"

Principal argument développé par Gilles Brücker devant ses pairs : "je ne suis pas [le] médecin traitant" de Liliane Bettencourt. Ce qui exclurait l'éventuelle application de l'article 51 du Code de déontologie qui précise : "Le médecin ne doit pas s'immiscer sans raison professionnelle dans les affaires de famille ni dans la vie privée de ses patients".

Gilles Brücker est à l’origine un ami d’enfance de François-Marie Banier, le photographe soupçonné d’abus de faiblesse dans ce dossier. A la fin des années 90, il devient le médecin-conseil de l'héritière de L'Oréal. Puis, en 2003, la milliardaire le choisit pour devenir son exécuteur testamentaire.

Une charge qui a surpris, mais aussi touché et honoré Gilles Brücker. Le médecin certifie qu’au moment de l’accepter, il ne connaissait pas l’existence du chèque d’un million d’euros qui allait avec. L’argent donné par Liliane Bettencourt n’a servi, selon lui, qu’à financer des associations pour la recherche contre le sida. Sa fille, elle, a bien reçu en cadeau un appartement d’une valeur de 500.000 euros. Le médecin explique en avoir discuté en famille avant d'accepter.

Une question de déontologie

Gilles Brücker le martèle : son seul souci a toujours été et reste la protection morale de Liliane Bettencourt. Dans ce dossier, l’état de santé réel de Liliane Bettencourt est un des enjeux principaux de l’affaire. Depuis le début, l’entourage de l’octogénaire, qui a refusé de se soumettre à une expertise médicale dans le cadre de la procédure judiciaire officielle, affirme qu’elle "va très bien, physiquement et moralement". Ce que conteste sa fille, Françoise Meyers-Bettencourt.

Fin août, l’Ordre des médecins, qui n’a pas encore réagi à l’audition de Gilles Brücker, avait prévenu : "si on estime que certains ont violé le code de déontologie, alors on les mettra devant la juridiction ordinale qui jugera".