"Arrestation arbitraire" : des gendarmes poursuivis

Frédéric Le Marrec a été retenu pendant les cinq heures de la visite de Nicolas Sarkozy dans l'Allier.
Frédéric Le Marrec a été retenu pendant les cinq heures de la visite de Nicolas Sarkozy dans l'Allier. © MAXPPP
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Un syndicaliste Sud avait été interpellé dans l'Allier avant une visite de Nicolas Sarkozy.

Le 25 novembre 2010, Frédéric Le Marrec, syndicaliste à Sud, avait bien l’intention de manifester contre la réforme des retraites à l’occasion de la visite de Nicolas Sarkozy au Mayet-de-Montagne, dans l’Allier. Mais l’homme n’a jamais pu se rendre auprès du président de la République, retenu qu’il était à la gendarmerie de ce petit village de 1.500 âmes. Des gendarmes aujourd’hui poursuivis.

Frédéric Le Marrec avait été arrêté tôt le matin par deux gendarmes alors qu’il allait acheter du pain. L’homme a ensuite été longuement été interrogé à la gendarmerie car les militaires affirmaient qu’il s’était rendu coupable la veille au soir d’un collage sauvage en faveur du Nouveau parti anticapitaliste. Pour le syndicaliste, qui a immédiatement nié les faits, il n’y avait là qu’un prétexte. "Ils m’ont posé très peu de questions", raconte-t-il dans un entretien vidéo sur lamontagne.fr. "La déposition faisait au final une page et demie. En cinq heures, c’est un peu court."

"Je suis redevenu un bon gars entre 13h30 et 14 heures"

L’entretien a même été tendu par moment. Après avoir demandé s’il était en garde à vue, le syndicaliste a fait mine de partir. "Ils m’ont gentiment fait comprendre qu’il ne valait mieux pas", racontait-il à Europe 1 en décembre 2010. Frédéric Le Marrec sera finalement libéré en début d’après-midi. "Je suis redevenu un bon gars entre 13h30 et 14 heures. Pile au même moment, le président de la République quittait Mayet-de-Montagne", assurait le syndicaliste, qui concluait avec ironie.

"C’est une coïncidence heureuse", concluait-il :

Après le dépôt d’une plainte, sept gendarmes, soupçonnés d’être impliqués, dans la décision ou dans l’application de cette décision, ont été mis en examen dans le cadre d’une enquête pour "arrestation arbitraire", rapporte jeudi La Montagne sur son site Internet. Dans le détail, deux anciens gendarmes du groupement de l'Allier, deux gendarmes de la brigade de recherches de Moulins, un gendarme de la brigade du Mayet-de-Montagne, et deux gendarmes de Vichy sont concernés.