Affaire Marina : l'Etat accusé à son tour

Des associations de défense de l'enfance ont porté plainte contre l'Etat pour dénoncer des manquements.
Des associations de défense de l'enfance ont porté plainte contre l'Etat pour dénoncer des manquements. © Maxppp
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Des associations de défense de l'enfance ont porté plainte pour dénoncer les manquements.

Les parents de Marina ont été reconnus coupables fin juin de la mort de la fillette à l'été 2009. Mais un autre procès pourrait avoir lieu un jour. Sur le banc des prévenus cette fois, l'Etat. Deux associations de défense de l'enfance ont en effet annoncé jeudi qu'elles allaient assigner l'Etat pour "faute lourde", début septembre. Elles veulent dénoncer "l'enquête carencée" qui n'a pas permis d'éviter la mort de Marina.

Une enquête classée, 10 mois avant sa mort

Les services sociaux avaient été alertés à la mi-juin 2008 pour des suspicions de mauvais traitements. Le parquet du Mans avait de son côté ouvert une enquête classée sans suite le 6 octobre 2008, faute d'éléments suffisants caractérisant l'infraction pénale. Marina était morte sous les coups de ses parents l'été suivant.

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Les deux associations, Innocence en Danger et Enfance et Partage, qui s'étaient portées partie civile, estiment que le procès des parents de Marina "a révélé les dysfonctionnements des services de protection de l'enfance, la lourdeur des procédures et l'absence de réactivité des services sociaux face aux situations d'urgence". Le classement sans suite de l'affaire par le parquet, 10 mois avant la mort de la fillette au terme d'une "enquête préliminaire carencée", et malgré plusieurs signalements, est révélateur, selon elles, d'un "fonctionnement défectueux de la justice" mettant en cause la responsabilité de l'Etat.

Une mission sur "la prévention de l'enfance maltraitée" ?

Innocence en Danger et Enfance et Partage ont par ailleurs saisi la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale pour lui demander la création d'une mission d'information parlementaire sur "la prévention, l'alerte et le suivi de l'enfance maltraitée". "Seule une réflexion globale avec la participation de l’ensemble des acteurs de la protection de l’enfance (...) permettra un travail de fond sur la mise en œuvre de la loi du 5 mars 2007. Car nul ne peut accepter que chaque jour, en France, deux enfants meurent des suites de maltraitances", écrivent les deux associations.

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Une autre action est par ailleurs en cours. L'avocat de la tante de Marina et d'une autre association, La Voix de l'enfant, Me Francis Szpiner, a indiqué à ouest-France qu'il avait porté plainte contre X pour non-assistance à personne en danger.